Joël de ROSNAY

Docteur ès sciences, conseiller du président d'Universcience
et président exécutif de Biotics International.
Ancien chercheur et enseignant au MIT
dans le domaine de la biologie et de l'informatique
Il a été directeur des Applications de la recherche à l'Institut Pasteur

Crédit photo : EpicStockMedia / Shutterstock.com

"Surfer la vie c’est savoir jouir et profiter de l’instant, être à l’écoute de son environnement, de ses réseaux, évaluer en temps réel les résultats de son action et s’adapter à l’imprévu."

Joël de Rosnay

Le cerveau est un réseau fluide qui se reconfigure en permanence au gré de ses relations. Nous continuons à recourir à des organisations de nature pyramidale, et à agir de manière linéaire : "une chose après l’autre". Désormais une autre approche est nécessaire pour survivre à la complexité du monde moderne, à son accélération, et, plus encore, pour construire notre avenir. Il nous faut construire une société fluide qui se fonde sur des rapports de flux et pas seulement sur des rappports de force. Etre fort est une qualité. Ce qui est réphéhensible c’est l’usage détourné de la force, conduisant à l’isolement, l’agressivité et la violence. A l’opposé, les rapports de flux rapprochent les hommes.

Mise en ligne : 04/05/2018

Joël de ROSNAY

Joël de Rosnay a commencé à se passionner pour l’épigénétique il y a une dizaine d’années, après avoir lu un article du Dr Jean-Claude Ameisen, biologiste et président du comité d’éthique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Il a pu également approfondir avec lui l’impact de l’épigénétique sur notre santé et sur le ralentissement du vieillissement dans le cadre de plusieurs groupes de discussion et interventions publiques à propos des biotechnologies et de l’avenir de la médecine. Au-delà de la génétique, l’épigénétique est certainement l’une des plus importantes découvertes des vingt dernières années dans le domaine de la biologie. Il apparaît également que des troubles mentaux seraient liés à des changements épigénétiques. Etudier l’épigénome se révèle donc essentiel à la compréhension de la "bonne santé".
Joël de Rosnay a écrit divers articles et livres sur le sujet, dont le plus récent à ce jour, paru en février 2018 : "La symphonie du vivant". Comment l'épigénétique va changer votre vie, aux Editions LLL, Les liens qui libèrent.

GÉNÉTIQUE/ ÉPIGÉNÉTIQUE

Avant l'apparition de l'épigénétique, la plupart des biologistes étaient persuadés que les êtres vivants n'étaient que le produit de leurs gènes. Or nous comprenons depuis peu qu'ils disposent d'un réel potentiel d'action sur leur génome. En effet, notre ADN peut être influencé par notre environnement personnel : nourriture, exercice physique, vie sociale et affective, entourage, lieu de vie, stress. Grâce à l'épigénétique nous connaissons désormais les règles scientifiques de base qui permettent d'agir beaucoup plus rapidement sur notre corps.

L'épigénétique en quelques mots
L'épigénétique c'est la modulation de l'expression des gènes en fonction de votre comportement quotidien :
- si vous managez ou non votre stress
- si vous avez un réseau social et familial qui marche bien
- si vous mangez sainement
- si vous faites de l'exercice ou pas
- si vous avez du plaisir dans ce que vous faites
"Les interactions dynamiques de ces cinq éléments, combinés entre eux, en fonction de votre comportement, vont conduire à la production d'hormones dans votre corps qui contribuent à vous maintenir en bonne santé, à vieillir moins vite et à maintenir votre optimal sportif. L'épigénétique, cette grande révolution, va définir la médecine préventive de demain par rapport à la médecine thérapeutique et au poids des médicaments dont on n'est jamais trop sûr que leur interdépendance va causer plus de maladies que celles qu'ils essaient de guérir."

LA MÉDECINE DE DEMAIN

La fin du tout génétique.
Nous savons depuis peu que notre ADN peut également être influencé par notre environnement personnel. Autrement dit, nos gènes proposent des partitions sur lesquelles nous pouvons largement improviser notre "symphonie du vivant ". On assiste à la fin du tout génétique, c’est-à-dire la disparition du postulat selon lequel le "programme ADN" contrôlerait entièrement le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants. Il n’existe pas de frontière absolue entre gène (l’ADN tout puissant) et environnement (notre milieu, nos comportements).
Les recherches internationales sur l'épigénétique prennent une importance considérable parce qu'elles touchent à notre vie quotidienne. Des centaines de laboratoires dans le monde travaillent déjà sur le rôle de l’épigénétique dans le traitement du cancer, le ralentissement du vieillissement, l’amélioration de la santé et le maintien d’une santé équilibrée permettant de se prémunir contre les maladies microbiennes, virales ou encore dégénératives liées à l’âge. Le défi dès lors est de manager son corps avec l’épigénétique. Pour agir sur son corps et sur sa vie il est nécessaire d’en comprendre le mode d’emploi pour mieux prévenir les maladies, "vieillir jeune" et en bonne santé plutôt que simplement vivre plus vieux.

OCCIDENT & ORIENT

Les pratiques de l'Occident et de l'Orient commencent enfin à se rejoindre grâce à l'épigénétique.
Méditation et relaxation... notre mental et notre humeur ont un impact sur notre bien-être - sur l'expression ou l'inhibition de certains gènes -. Des études et observations montrent que la méditation possède toutes les propriétés requises pour faire l'objet d'utilisations cliniques, par exemple des traitements antidouleur pour limiter le recours aux médicaments. Aujourd'hui les disciplines méditatives s'implantent solidement au cœur des neurosciences, de la psychologie et de la médecine.

Gestion du stress, méditation, yoga et épigénétique
Bien avant que la science n'apporte la preuve des relations entre l'esprit et le corps, la médecine chinoise, renommée pour son approche préventive, s'est intéressée à l'influence du cerveau sur le corps et réciproquement. Ces pionniers de la médecine psychosomatique étaient, en effet, persuadés que nos comportements pouvaient expliquer l'apparition de maladies ou de désordre du métabolisme. Les résultats des travaux sur l'épigénétique sont en train de leur donner raison.
Inversement, en Occident, on a longtemps considéré le corps comme une machine composée d’organes distincts, des organes faits de tissus faits de cellules fait de molécules. Pour cette raison, la médecine officielle occidentale excelle lorsque le mal est mécanique (chirurgie) ou moléculaire (pharmacologie) mais elle est impuissante face aux dysfonctionnements globaux (cancers, maladies auto-immunes, sida, Alzheimer, parkinson, etc.). Heureusement, depuis quelques années, l'épigénétique observe que notre organisme fonctionne comme un grand orchestre. Le cœur, les poumons, le foie... chacun doit jouer sa partition en harmonie avec tous les autres organes.

Du curatif au préventif.
En ce sens, les médecines chinoises voient le patient comme un tout où tout interagit avec tout, où le symptôme est un signe global et non un phénomène local. Si j’attrape la grippe ce n’est pas à cause du virus mais à cause du terrain, c'est à dire de mes faiblesses à moi. Il ne s’agit pas de tuer le microbe mais bien de renforcer l’état général de mon corps pour qu’il ne soit plus le terrain de jeu de ces dangereux microbes. C'est bien ce que nous enseigne l'épigénétique, prévenir plutôt que guérir.
Nous devons réinventer la notion de santé, "ce dont on s'occupe quand on ne l'a plus". Peu à peu, la santé en Occident va passer d'un système curatif à un système préventif, et rejoindre ainsi les pratiques ancestrales de l'Orient où le médecin traditionnel chinois est payé pour garder les gens en bonne santé et doit les guérir à ses frais s'ils tombent malades. On comprend aussi pourquoi la diététique est si importante dans la Chine traditionnelle : ce que l'on boit et mange est le premier des médicaments. Cette médecine de type préventif encourage les individus à prendre connaissance et soin de leurs corps avec des méthodes naturelles (nutrition équilibrée, exercice, méditation, gestion du stress...)

Un peu de philosophie...
Toute la pensée occidentale est écartelée entre bien ou mal, beau ou laid, optimisme ou pessimisme, vrai ou faux, richesse ou pauvreté, etc. Elle souhaite voir triompher l'un et éradiquer l'autre, d'où toutes ces dérives du droit de l'hommisme abstrait ou instrumentalisé, du féminisme radical, de l'égalitarisme forcené etc. Avec ces raisonnements binaires, on en arrive même à ces décisions extrêmes et absurdes de bombarder des pays pour libérer les peuples qui meurent par milliers sous ces mêmes bombes. On aura libéré le pays mais il n'y aura plus personne pour profiter de cette liberté !
Pour un sage oriental, rejeter le mal c'est l'empirer. Il ne s'agit pas de combattre mais de dépasser. C'est tout le message des grands stratèges militaires chinois tels un Sun-Tseu, qui ose affirmer que le plus grand des généraux est celui qui gagne une guerre sans livrer la moindre bataille. "Si tu veux la paix, prépare la guerre"... anticiper, on ne peut éviter la guerre qu'en s'y préparant.
Bien sûr, la Chine a aussi eu son grand timonier, avec ses buts, ses plans, ses objectifs à atteindre, maintenant la barre d’une main de fer pour atteindre le cap. La Chine y a perdu une partie de son âme car la pensée chinoise se fonde essentiellement sur l'impermanence : tout est perpétuellement en mutation, rien n'est éternel ni immuable. De quoi inspirer les nouveaux leaders politiques, qui, tel le surfeur, se tiennent en équilibre dans le déséquilibre. Le politicien surfeur, habile à chevaucher la vague de l’opinion, cherche à créer des événements qui fournissent l’énergie nécessaire à son propre mouvement. Ne pas forcer, ne pas imposer, ne pas aller à contre-courant, entrer dans le flux pour gérer la complexité.

LES NOUVELLES SCIENCES DE LA COMPLEXITÉ

Dans notre civilisation digitale, nous baignons dans un nouvel écosystème et tel un surfeur qui évolue sur une surface mobile et instable qui se modifie et évolue lorqu'on glisse sur elle, nous surfons sur les vagues du numérique grâce à nos ordinateurs et nos mobiles. Pour le surfeur chaque vague est un apprentissage, une remise en question.
Cette révolution numérique de l’information et de la communication conduit à un accroissement de la complexité de la société et des organisations, mais nous ne sommes pas préparés à ces changements. Notre raisonnement face à la complexité reste encore majoritairement analytique. Notre vision du monde disciplinaire et nos connaissances sont de nature encyclopédique. Nos méthodes et outils intellectuels inspirés de ceux du XIXè siècle ne sont plus adaptés. Nous ne sommes plus dans un monde stable où les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il nous faut de nouveaux outils, de nouvelles méthodes de pensée pour aborder nos nouveaux écosystèmes qui s’enchevêtrent dans un maillage inextricable.

Disruptions et mise en œuvre de nouveaux modèles de santé, mais aussi de toutes nos activités.
Les ruptures ne sont pas déconnectées les unes des autres mais se fusionnent les unes avec les autres. Internet aura disparu en 2030. Il sera fusionné dans un écosystème numérique qui va relier ensemble toutes les activités professionnelles, la production, les services, la distribution, la politique, l’économie, l’éducation.
Avec le mariage du numérique et de la biologie, la santé va passer d'un système curatif à un système préventif. Nous assisterons à un bouleversement de l'industrie pharmaceutique et de l'agroalimentaire dont les efforts pour prévenir des pathologies telles que l'obésité et le cancer feront converger les intérêts de tous.
- Une meilleure connaissance des attentes des différentes populations en matière d'alimentation quotidienne permettrait à l'industrie agroalimentaire d'évoluer vers la production et la distribution de produits bénéfiques pour la santé
- En se rapprochant du consommateur, l'industrie pharmaceutique deviendrait un opérateur de santé en proposant des programmes de maintenance de la santé à la fois préventifs et participatifs. Des programmes d'aide au diagnostic et de surveillance à domicile existent déjà.

L'émergence de la science du XXIè siècle
Il ne doit plus y avoir de frontière entre les disciplines. Seule compte l'approche commune par la complexité et la dynamique des systèmes. La méthode analytique qui consiste à découper la complexité en éléments distincts ne suffit plus. La méthode systémique* recombine le tout en tenant compte du jeu de leurs interdépendances et de leur évolution dans le temps.
Analytique et systémique fusionnent aujourd'hui au cœur des sciences de la complexité, qui ouvre la porte sur un grand nombre de possibles.
*Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisés en fonction d'une finalité. Cette finalité est le maintien de la structure du système. L'action systémique adopte une méthode combinatoire.

La grande révolution de l'épigénétique.
La spécialisation à outrance de notre vision du monde a rendu invisibles d'autres grandes forces à l'œuvre que sont celles de la nature : lois et règles de l'auto-organisation, de l'autocatalyse, de l'exclusion compétitive, de la hiérarchie des niveaux de complexité, de la dynamique des évolutions ou de la sélection naturelle.
Nous verrons plus loin que l'approche représentée par l'épigénétique va beaucoup plus loin que notre seul corps. S'il est possible d'agir sur un système aussi complexe que l'organisme vivant, pourquoi ne pas appliquer l'épigénétique à un autre système particulièrement complexe ? A savoir, la société au sein de laquelle nous vivons, travaillons et agissons. Grâce aux réseaux numériques, le comportement des utilisateurs, des électeurs, des politiques, des industriels, des scientifiques ... peut modifier l'ADN sociétal (d'une entreprise, d'une association...).

MÉDITATION

Bien-être : l'indice d'un esprit équilibré, en bonne santé, enthousiaste.
Aujourd'hui, dans le monde entier, les neurosciences mettent en évidence l'influence entre l'esprit et le corps. Les recherches se succèdent et semblent confirmer la capacité de la méditation à provoquer des changements profonds dans le cerveau. En associant à la tradition scientifique les grandes traditions contemplatives du monde, nous parviendrons peut-être à aider à réintégrer, à réintroduire de la santé et de l'intégrité, en permettant au cerveau de notre communauté globale (notre cerveau planétaire) de fonctionner en synchronie pour traiter des problèmes qui n'ont plus rien de seulement local. Ce ne sont plus seulement les problèmes de l'Amérique ou les problèmes du Tibet.

Il y a des choses à soigner en cette époque de crise
Comment pouvons-nous être si puissants, savoir tant de choses, et cependant nous traiter mutuellement de manière si horrible et ravager notre environnement ainsi que nous le faisons ?
Pour nous soigner nous-mêmes en tant qu'individus, pour soigner notre pays, pour soigner notre planète, la collaboration entre l'étude scientifique de la méditation et l'étude contemplative de l'esprit ouvre de nouvelles perspectives.

Remplacer les rapports de force par des rapports de flux
L'industrie de l'armement invente des conflits et l'industrie pharmaceutique invente des maladies. Ce sont des rapports de force qui veulent imposer leur domination alors que la Vie dépend d'un travail en commun et non pas d'une compétition sans pitié. Dès lors que l'énergie humaine nécessaire devient mentale plus que physique, les rapports de l'humain se transforment radicalement. La société de demain va se tourner vers des rapports de flux et de régulation, et quittera les rapports de force.
Rapport de force : moi contre toi, compétition et concurrence acharnée, hiérarchie pyramidale lente et rigide. L'harmonie est impossible.
Rapports de flux : rapport d’échange de connaissances, de biens et de services qui se font sur l’information. Les rapports de flux fondés sur l'échange se régulent les uns par rapports aux autres par effets systémiques. Je reçois de l'argent, j'en donne. Je reçois de l'information, j'en donne en lui apportant de la valeur ajoutée. L'information catalyse l'information. Ce processus en évolution passe par l'empathie, c'est à dire être à l'écoute de son écosystème.

LA "BONNE BOUFFE"

L'épigénétique en pratique
La nutrition équilibrée est une des clés de la pratique épigénétique. A savoir que les nutriments et suppléments alimentaires se renforcent les uns les autres : leurs effets sont multipliés par 1000, voire 10 000 quand ils sont ingérés en même temps (par exemple du curcuma avec du poivre vert). Les plats traditionnels appliquent tous les mêmes recettes : la complémentation alimentaire. Les populations d'Afrique du Nord associent le couscous à de la farine de blé (riche en méthionine) et des pois chiches (riches en lysine). En Inde on consomme le riz accompagné de lentilles, en Chine on mange le soja en complément du riz. Les Mexicains associent les haricots rouges à du maïs. Tous ces plats traditionnels pratiquent la complémentation lysine-méthionine. Les peuples traditionnels connaissaient intuitivement les règles de la complémentation alimentaire.
Bien d'autres recommandations sont délivrées dans "La symphonie du vivant" : quels produits naturels consommer quotidiennement, les aliments à éviter (et toutes les "cures" de ceci ou cela, ainsi que les obsessions alimentaires qui rendent la vie triste). Des moyennes sont indiquées, ensuite à chacun d'adapter ses menus en fonction de ses goûts dans la mesure où l'association des aliments est pertinente pour augmenter les effets de l'épigénétique.

Nos amis les microbes
Notre corps est un véritable hôtel à microbes. Ils constituent le microbiome et sont utiles à notre vie. Ils produisent des vitamines, accroissent nos défenses immunitaires et nous protègent contre d'autres microbes dangereux. La flore microbienne vit en symbiose avec son hôte (nous). Le microbiome est en relation avec notre cerveau, il est capable de fournir de nombreuses substances neuroactives (aux effets neuroleptiques, antidépresseurs, etc.). Il peut influencer certaines fonctions cognitives, des comportements, des interactions sociales et la gestion du stress. Il faut rendre notre microbiome heureux pour se maintenir en bonne santé, l'alimenter avec des produits qui vont influer sur son épigénome . La nutrigénomique étudie la relation entre les aliments et les gènes, qu'il s'agisse des nôtres ou de nos bons microbes. Cette nouvelle discipline a permis de confirmer les impacts de l'alimentation sur la prévention et le traitement des maladies.

Séquençage de son ADN pour environ 200 euros
La nutrigénomique devrait permettre de mettre au point des traitements adaptés qui prendront en compte les spécificités génétiques et biologiques, autant que notre mode de vie et notre environnement. Par suite de la diminution des coûts du séquençage et de la capacité de production et d'analyse de volumes importants de données (le Big Data) cette génomique s'ouvre sur de nouveaux domaines d'exploration, non seulement pour les chercheurs en biologie, mais aussi pour les spécialistes des sciences humaines et sociales. La mise en évidence de l'interaction très forte entre environnement extérieur, microbiome et épigénétique confirme par ailleurs que nous pouvons intervenir sur notre santé en permanence en modifiant nos comportements, et en apprécier les résultats épigénétiques presque en temps réel.

LE SPORT : UN ANTIDÉPRESSEUR NATUREL

Pour améliorer le bien-être physique et émotionnel.
On sait depuis longtemps que la pratique régulière d'un sport optimise l'irrigation cérébrale et améliore le bien-être physique, mais aussi émotionnel, la perception de soi et la qualité de vie. L'effort physique entraîne des modifications quasi instantanées, et plus l'effort est considérable, plus les modifications épigénétiques seront importantes. Mais seule une pratique régulière peut entraîner des changements épigénétiques à long terme.
Pour les moins sportifs, la marche à pied produit des effets extraordinaires. Le simple contact du pied au sol envoie des ondes de pression à travers les artères qui modifient de manière spectaculaire l'apport du sang au cerveau. Ce contact provoque également un feedback épigénétique entraînant la production d'endorphines, hormones du plaisir.
Enfin, pour ceux qui pratiquent les sports extrêmes, outre la montée d'adrénaline et la sécrétion d'hormones du plaisir, chaque nouveau défi fait appel à des processus à la fois musculaires et mentaux, eux-mêmes susceptibles "d'éteindre" ou "d'allumer" certains gènes grâce à l'épigénétique.

SURFER LA VIE

Comment sur-vivre dans la société fluide ?
Notre échelle des valeurs se déplace de la concurrence (imposer, dominer) vers l'échange, le partage, le gagnant-gagnant.
Nous sommes dans le domaine du flou, de l'improbable. Le gène lui-même n'est plus l'élément essentiel du programme de la vie, mais se situe dans un entrelacement d'interactions et de relations avec les cellules, le corps et même son environnement. Nous entrons dans une autre dimension, faite de multiples interdépendances avec notre écosystème, et dans laquelle notre comportement contribue à moduler l'expression de nos gènes. Désormais, pour survivre à la complexité du monde moderne, à son accélération, il nous faut promouvoir la société fluide fondée sur ces rapports de flux.
- Que signifie "se former" à une époque où les connaissances acquises sont sans-cesse bouleversées ?
- Comment exercer son "métier" sans être à la traîne d'un monde en perpétuel mouvement ?
- Comment innover lorsque les cycles d'obsolescence des technologies deviennent si courts qu'ils risquent de devenir encore plus courts que le cycle minimal d'apprentissage ?
Associée à la crise mondiale, cette sorte de fuite en avant nourrit le sentiment d'insécurité des jeunes générations qui veulent profiter maintenant de tout, plutôt que d'attendre une hypothétique reconnaissance tardive. Cette génération des Millenials c'est la génération "Now", maintenant!

Une renaissance perpétuelle
A l'instar des comportements du surfeur qui doit conserver son équilibre tout en surveillant ceux qui sont sur la même vague que lui et qui risqueraient de le déstabiliser, mais aussi et surtout de prendre du plaisir, de faire reconnaître ses compétences, d'être félicité par les surfeurs qui remontent pour prendre la vague suivante, comme dans une quête de renaissance perpétuelle... surfer la vie est à la fois un jeu, un défi, une compétition et parfois une douleur. La métaphore du surf peut nous aider à construire une société plus vivable, plus épanouissante, basée sur de nouvelles valeurs concrètes et pratiques, mais aussi spirituelles * - avec plus de sagesse - , pour se mettre au diapason de ces forces immenses qui nous portent si l'on apprend à piloter les énergies de ces flux.

* Spiritualité et sagesse : ce qui est facile n'a aucune valeur
On ne grandit qu'en faisant face au difficile ; le facile n'a aucune valeur, c'est le difficile qui donne goût à tout, y compris la vie. La vie facile conduit à la déprime, aux euphorisations artificielles, aux fuites chimiques et finalement, au vide intérieur et au suicide (physique et mental). C'est le vide spirituel qui ronge les âmes, tue les esprits et dessèche les cœurs. Ce n'est pas la pauvreté du porte-monnaie qui rend la vie dure, même si elle la rend difficile et, parfois plus difficile qu'elle ne devrait ; c'est la pauvreté intérieure, c'est le paupérisme de l'âme et de l'esprit, c'est la misère du cœur.

Pour innover : passer de la planification à la synchronisation
Être sur Internet et compter le nombre de Likes de Facebook est devenu ridicule et ce marketing numérique est devenu obsolète. L'innovation ne repose plus sur ce schéma linéaire classique :
- Une découverte qui conduit à une publication.
- Une innovation qui conduit à un produit et service nouveau.
- Une Invention qui permet de déposer un brevet.
En se concentrant sur l’innovation on oublie le système dynamique et évolutif qui a permis de faire émerger l’innovation. C’est le système d’émergence de l’innovation qui est important et non pas l'innovation en soi. C'est le mouvement, la dynamique, la transformation, le processus qui construit des réseaux, par émergences progressives.

IIIème MILLÉNAIRE : symbiose & cerveau planétaire

Anticiper, loin des idéologies déconnectées du réel.
Construire ensemble notre avenir et agir sur le monde dans un sens positif et bénéfique pour l’humanité
Les sciences sont aujourd'hui étouffées par de nombreuses croyances obsolètes. Tout est à reconstruire, tout reste à inventer. Grâce aux progrès scientifiques et technologiques, il semble possible de construire une société souhaitée et un futur désirable, plutôt que de continuer à être déterminés, voire programmés par des pouvoirs politiques, religieux ou industriels, ou même par l’ordonnance de notre médecin et les médicaments de l’industrie pharmaceutique. Nous pouvons reprendre la main et être le chef d’orchestre de notre propre corps mais aussi de ce cerveau planétaire que nous co-construisons pour jouer la symphonie du vivant, en tenant compte de principes fondamentaux confirmés par la science.

La 3ème voie du IIIème millénaire
Les éléments de symbiose entre les outils numériques et notre propre travail au bureau ou à distance créent des conditions tout à fait nouvelles. Nous sommes en train de construire en tant que cellules vivantes un organisme vivant de la dimension de la planète que Teilhard de Chardin appelait la noosphère, mais c’est beaucoup plus que ça. Il y a bien-sûr la communication quasi-neuronale dans un réseau neuronal mais il y a aussi le métabolisme énergétique et financier qui circule dans cet organisme vivant qui a déjà et qui va avoir un impact de plus en plus grand non seulement sur les entreprises, mais aussi sur le politique, l’économique, l’industriel, la culture, voire notre approche philosophique du monde dans lequel nous vivons. Nous sommes les co-constructeurs de ce cerveau planétaire.

L’homme symbiotique et le cerveau planétaire
L’important, ça ne sera pas le transhumanisme comme certains nous le proposent, c’est-à-dire prolonger la vie de mille ans, qui est une vision égoïste et narcissique. L’avenir est dans la capacité de coopération pour construire ensemble notre avenir. Darwin n'avait que partiellement raison, "la sélection du plus apte" n'est pas, et de loin, le seul mécanisme de régulation des espèces. La symbiose en est un autre, ainsi que la commensalité ou le mutualisme qui ne régulent pas contre l'autre mais avec l'autre. On trouve ces mécanismes partout dans la nature, qui est bien plus efficace que nous ! La nature est un gigantesque laboratoire vieux de plusieurs milliards d'années, et riche d'autant de solutions. Cela a donné lieu à une nouvelle approche, le biomimétisme, véritable passerelle entre ceux qui construisent le monde -ingénieurs, managers, marchands, agriculteurs, médecins... - et les scientifiques qui étudient la nature.

Cette symbiose est l'une des plus belles choses que nous puissions faire ensemble et l’épigénétique peut nous y aider. Certes, nous ne sortirons pas du jour au lendemain du dirigisme étatique des pays centralisés, ni du capitalisme sauvage qui assure des monopoles aux maîtres du monde numérique – les GAFAMA et les NATU – devenus un modèle prédateur. Mais entre ces extrêmes, il reste une place pour construire un nouveau modèle qui constituerait une nouvelle étape de l’évolution de l’humanité, susceptible de transformer radicalement nos modes d’organisation et notre vision du monde.

Nous entrons dans l'Âge de la connaissance
Cette nouvelle étape de l’évolution de l’humanité, cette "troisième voie", reposerait sur une autre logique, celle du partage planétaire des savoirs et des richesses préservant la variété des cultures et des libertés, grâce à la mise en valeur de l’épigénétique pour soi, et de l’épimémétique** pour tous.
** L’ADN sociétal est constitué de gènes virtuels que l’on appelle des mèmes, gènes culturels transmis par mimétisme grâce aux médias, aux comportements collectifs et à l’utilisation des outils numériques interactifs. La génération des Millenials, habituée à partager sur les réseaux sociaux, nous incite à sortir du pouvoir pyramidal et rigide des sociétés anciennes pour évoluer vers la société fluide qui donne davantage de place à la relation gagnant-gagnant et à la coopétition (équilibre entre la compétition et la coopération).

OUTILS & INTEROPERABILITÉ

L'entreprise se transforme peu à peu en plateforme d'intelligence collaborative, un écosystème numérique qui s'adapte très rapidement grâce à ses clients, ses partenaires, au bénéfice mutuel de l'ensemble des acteurs. C'est le win-win ou gagnant-gagnant.

Agréger des forces et des synergies.
Les diversités ne peuvent avoir de sens que si on les met en relation. Les échanges et les interconnexions entre différentes disciplines et communautés d'acteurs sont la clé de l'évolution. La voie de la prise de conscience de cette évolution passe par Internet.

Convergence des données (DATA)
Complémentarité et non pas conflits d'intérêts. Veiller à la convergence des données partagées. Chercher des solutions et un travail en commun au lieu d'une compétition sans pitié, y compris dans le traitement des données.

INTEROPERABILITÉ : la clé de l'évolution du IIIè millénaire.
Ce qui fait valeur, c'est la connaissance en tant qu'un tout holistique, intégré et cohérent, où chaque savoir prend sa juste place en cohésion et harmonie parfaites avec tous les autres (le paradigme sur lequel se construit la connaissance). L'interopérabilité est une relation immatérielle, un pont qui relie une connaissance en mouvement. L'interopérabilité des ressources numériques permet :
- d'établir des ponts entre des sciences et des disciplines non communicantes
- de construire du sens dans ce monde de plus en plus complexe
- d'unir sans appauvrir
- de fusionner sans fondre
- de relier les bases de données de différentes institutions, entreprises et plateformes autonomes
- de contrôler notre maison, notre bureau, notre voiture à distance, via notre smartphone qui deviendra une télécommande universelle.

Internet est remplacé par l'écosystème numérique qui est un système de connexion. Nous sommes DANS cet écosystème numérique et les interfaces créent des accélérations. Nous devenons, grâce à ces objets portables qui s'intègrent à nous, capables de capter des informations sur notre peau qui nous donnent des informations sur notre santé. Nous entrons dans une véritable symbiose avec les outils numériques pour être en contact permanent avec cet écosystème.

Outils de santé connectée
L'intelligence humaine en symbiose avec l'intelligence artificielle, avec les robots, avec des écosystèmes numériques que l'on a créés va conduire à la multiplication des données issues des différents capteurs que l’on peut porter sur soi (outils de la santé connectée). Elle va permettre l’avènement d’un "tableau de bord santé personnalisé". La médecine sera alors essentiellement fondée non plus sur l’aspect thérapeutique mais sur la prévention quantifiable. Cette nouvelle approche de la santé pourrait aboutir à des programmes de maintenance de la santé prenant appui sur une médecine personnalisée, préventive, prédictive et participative. Il s’agit là de l’un des facteurs qui devrait profondément révolutionner l’industrie de la santé de demain.

Le Big Data et la recherche médicale.
Le Big Data est incontournable pour faire avancer la recherche médicale mais les gouvernements et organismes de contrôle institutionnels ont un temps de retard. En France cela fait vingt ans que l’on cherche à instaurer le dossier électronique du patient, sans succès alors que Les GAFAM (Google, Apple, Facebook et Amazon, Microsoft) peuvent recueillir, stocker, utiliser et partager en ligne des informations médicales. Ils sont en train de créer des monopoles numériques sur la base de nos données de santé. Les gouvernements, basés sur une structure pyramidale du pouvoir, ont très peu de ressources pour contrer ces géants.

Le pouvoir émergent de l’intelligence collective reliée par les réseaux numériques.
La réponse au monopole des GAFAM et leur pouvoir démesuré réside davantage dans la co-régulation citoyenne participative. L’intelligence collective reliée par les réseaux numériques pourrait constituer un pouvoir émergent pour les années à venir, si l’on arrive à se coordonner sur des sujets essentiels à la survie de l’humanité. Pour exemple, une mobilisation citoyenne et plus de 5 millions de signatures ont fait pression sur leurs gouvernements et ont permis de remporter en avril dernier l'interdiction totale de pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles dans les 28 pays de l'UE. "Nous avons fait déferler nos messages dans les principaux ministères ... pendant sept ans!". Réponse du ministre de l'écologie en France : "C'est une bonne nouvelle pour les abeilles et pour l'humanité!".
Cette démarche a également déjà marché dans certains cas, lorsqu’il était question de neutraliser les actions d’entreprises mais aussi de dénoncer des politiciens véreux ou des journalistes corrompus.

Risques d'ubérisation de la médecine par les GAFAM
De nombreuses associations de patients sur Internet estiment que les avancées concernant certaines pathologies vont trop lentement. Les GAFAM vont beaucoup plus vite en nous donnant immédiatement les informations essentielles dont nous avons besoin, faisant éclater des situations de sous-monopole au sein de certaines professions qui vont créer des résistances du côté des corps constitués jouissant encore de leurs privilèges et avantages socio-économiques. Cet engrenage de rapports conflictuels risque hélas de conduire à une "ubérisation" du secteur de la médecine, dans un rapport de perdant-perdant.

IA pour Intelligence Artificielle ?

"J’ai moins peur de l’intelligence artificielle que de la stupidité naturelle"
Nous sommes augmentés par les environnements intelligents, mais ce ne sont pas les objets qui sont intelligents, c'est nous qui leur avons conféré une forme d'interactivité. Grâce à l'IA et le deep learning, en reliant le Big Data, c'est à dire toute l'information accumulée par nous, nos entreprises ou ce que nous avons laissé sur GAFA, nous allons pouvoir trouver des choses en 5 minutes, qui, hier nous auraient pris trois ans.

IA à toutes les sauces
On connaît les trolls et les haters qui, par besoin d'exister, polluent les réseaux, sans parler des bots, ces robots logiciels qui s'incrustent de plus en plus sur la Toile, tels des teignes. Rien que sur Twitter, 48 millions de comptes sur environ 300 millions, seraient des automates dont le seul objectif est de manipuler l'opinion. Des rumeurs se propagent en un temps record et des mensonges martelés sur les réseaux sociaux finissent par être perçus comme des vérités.
Pour lutter contre ces mèmes toxiques, la société peut produire des informations capables de faire voler en éclats des mèmes mensongers, fabriquant en quelque sorte des anticorps numériques.

Les machines connectées entre elles vont-elles dominer le monde ?
Il faut utiliser l'IA afin qu'elle nous augmente pour aller encore plus loin dans nos métiers. Les cols bleus sont déjà dépassés par les robots, et aujourd'hui ce sont les cols blancs (médecins, journalistes, avocats, managers, notaires, professeurs, consultants...) qui pourraient être remplacés si nous ne savons pas utiliser l'intelligence artificielle pour changer nos métiers, pour nous transformer en une nouvelle forme d'humanité.
Une nouvelle classe de leaders politiques devra émerger, qui saura accompagner le changement et abandonner ses anciennes prérogatives (autorité, force, hiérarchie) dont le but était de tout régenter, tout imposer.
Dans cette structure technique d'interconnexion qu'est la noosphère, l'homme symbiotique du IIIème millénaire, connecté biologiquement au cerveau planétaire est un neurone capable de penser à la fois le tout et la partie. Ainsi se constitue ce cerveau-réseau planétaire fluide, adaptable, en permanente reconfiguration.

Bibliothèques numériques et nouvelle méthode d'organisation des connaissances
Dans cette noosphère, la méthode systémique modifie radicalement le processus d'organisation des connaissances et revisite la démarche encyclopédique, où toute la connaissance du monde serait rangée par disciplines comme dans une gigantesque bibliothèque, où chaque connaissance nouvelle correspond à une salle, à chaque nouveau domaine un étage etc. Chaque salle ou étage dispose d'un code signalétique permettant l'orientation des visiteurs devient vite impossible. Comment retrouver les informations pertinentes ? A quel étage et dans quelle salle commencer si l'on cherche à s'instruire ?
Grâce à de nouveaux dispositifs numériques et l'interopérabilité de leurs interfaces robustes, les connaissances sont brassées en permanence et remises en perspectives les unes par rapport aux autres. L'expansion du volume des connaissances est illimitée, mais elle se réalise dans la cohérence et non par simple juxtaposition des savoirs. Il reste aux usagers à (re)construire une représentation adéquate de ces espaces dématérialisés.

Nous sommes en phase de transition
Pour atteindre un nouveau seuil d'équilibre entre la turbulence stérile et l'ordre rigide, nous devons nous maintenir en bordure du chaos, c'est à dire en équilibre entre le Charybde du désordre et le Scylla de l'ordre. C'est dans cette zone fragile et instable que peuvent naître les structures de demain et pour les co-créer, nous devons accepter les risques du changement. Nous sommes les acteurs d'une pièce encore inédite : les nouvelles origines de la vie.

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