Mise à jour: 01/01/2019
VOCATION DU PROJET
Ce projet, en germe depuis plusieurs années, s'est cristallisé en amont de la journée scientifique de l'EID à l'Hôpital Américain de Paris, lors de l'organisation d'une rencontre avec des invités exceptionnels, catalyseurs d'une intelligence collective reliée aujourd'hui par les réseaux numériques. Ce projet s'est ensuite nourri en silence, contournant les nombreux obstacles que chaque porteur de projet d'excellence connaît mieux que quiconque.
En résumé, pour donner du souffle, il faut des synergies, des catalyseurs de talents. Il faut aussi de la ténacité et de la patience. Les bonnes graines germent parfois longtemps après les semailles mais rien n'arrête une idée dont le temps est venu !
Que sont ces journées de l'EID à l'Hôpital Américain de Paris ?
Ces journées de l'EID sont des rencontres de potentiels et de talents en un lieu de convergence - à l'Hôpital Américain de Paris - où des ressources variées s'entremêlent pour faire émerger de la valeur.
Combiner les savoirs, mettre en relation les idées et les techniques nouvelles, les nouveaux concepts afin de partager, mais aussi et surtout, ensemencer, susciter une dynamique, un mouvement.
Il ne s'agit plus tant de transmettre des savoirs que de construire des aptitudes et de développer des talents. Il s'agit d'enrichissement mutuel, pour favoriser l'émergence de nouvelles solutions et expertises.
Chirurgies en direct Eid TV . Hôpital Américain de Paris.
EID TV live et en retransmission différée
En pratique :
Extraits vidéo des chirurgies en direct à l'Hôpital Américain de Paris
Présentation de la dernière Journée EID 2018.
Associer espace réel et virtuel, contextualiser les apprentissages parfois trop abstraits, montrer l'intelligence collective d'une équipe au travail, telle est la vocation d'EidTV et la retransmission LIVE des chirurgies en direct à l'Hôpital Américain de Paris. Exprimer la réalité dans une approche interdisciplinaire en s'appuyant sur les paradoxes de notre nouvelle société du numérique et de la connaissance dans laquelle nous évoluons.
Les diversités ne peuvent avoir de sens que si on les met en relation. Les échanges et les interconnexions entre différentes disciplines et communautés d'acteurs sont la clé de l'évolution. La voie de la prise de conscience de cette évolution passe par Internet, mais aussi par des rencontres qui associent espace réel et virtuel.
TEMPS OPPORTUN
Tous ceux qui ont eu à gérer de grands projets complexes savent que le temps "perdu" en préparation et en réflexion, se regagne dix fois en exécution parceque bien préparée.
Cette rubrique propose de faire un bref tour d'horizon des immenses bouleversements engendrés par la révolution numérique, afin de situer le contexte - l'écosystème - dans lequel s'inscrit ce projet de Santé, nourri de doutes et de questionnements, de pensées et de recherches transdisciplinaires avant de se poser.
Nous, - notre civilisation- sommes en phase de transition. C'est dans cette zone fragile et instable que peuvent naître les structures de demain et pour les co-créer, nous devons accepter les risques du changement. Nous sommes en train d'inventer un nouveau monde et de nouvelles valeurs dans lesquels toutes les entreprises vont être embrigadées. Nous sommes les acteurs d'une pièce encore inédite. Il nous faut de nouveaux outils, de nouvelles méthodes de pensée pour aborder nos nouveaux écosystèmes qui s'enchevêtrent dans un maillage inextricable.
La Grande Santé
Disruptions et mise en œuvre de nouveaux modèles de santé et de toutes nos activités
Nous avons consacré notre premier dossier santé à la grande révolution de l'épigénétique, présentée par Joël de ROSNAY.
L'épigénétique va définir la médecine préventive de demain
Joël de ROSNAY. Docteur ès sciences, conseiller du président d'Universcience et président exécutif de Biotics International. Ancien chercheur et enseignant au MIT
dans le domaine de la biologie et de l'informatique.
Il a été directeur des Applications de la recherche à l'Institut Pasteur
Nous sommes engagés dans un tourbillon de mutations, un monde déboussolé en quête d'un nouveau sens. Comment pouvons-nous être si puissants, savoir tant de choses, et cependant nous traiter mutuellement de manière si horrible et ravager notre environnement ainsi que nous le faisons ?
Les philosophes, les historiens et les scientifiques lucides nous aident à mieux comprendre ce qui nous arrive, et nous encouragent à abandonner nos anciens modèles, nos valeurs et méthodes
issues du modernisme. Nous n'avons pas le choix même s'il est si difficile d'accepter que notre environnement familier soit sur le point d'arrêter de fonctionner, en particulier quelque chose d'aussi merveilleux que la société techno-industrielle.
L'économie mondiale est entrée dans une ère définitivement post-industrielle, digitalisée, dématérialisée. Cette période de transition nous oblige maintenant a chercher de nouveaux modèles de fonctionnement.
Un nouveau type de société émerge : la société de la connaissance et de l'intelligence, encore largement à construire. La matière première stratégique de l'entreprise est désormais ... la matière grise !
Il ne doit plus y avoir de frontière entre les disciplines.
Notre aptitude à comprendre le monde s'est traduite par l'accumulation d'un ensemble de connaissances appelées "sciences", et le développement d'outils divers appelés "techniques". L'attitude plus générale qui consiste à clarifier sa pensée et à chercher à comprendre le monde par-delà les seules considérations matérielles, est quant à elle appelée "philosophie". Ces savoirs collectifs résultent de l'échange et de la spécialisation, la totalité des connaissances n'étant jamais maîtrisée par un seul individu.
Pour être philosophe du contemporain, il faut une solide formation dans le domaine scientifique nous dit Michel Serres, qui a fait l'Ecole navale, puis les mathématiques, ensuite une agrégation de philosophie avant d'être élu à l'Académie française. "Un philosophe doit pouvoir anticiper, loin des idéologies déconnectées du réel. C'est un métier qui demande du temps. Si vous comparez les carrières des mathématiciens ou des musiciens qui peuvent être géniaux à 20 ans, les philosophes font leurs meilleures œuvres souvent passés 50 ans".
Selon lui, les sciences sont le noyau à partir duquel tous les grands changements ont pu apparaître. Si on prend la médecine, par exemple, les nouvelles technologies ont permis d'éradiquer la variole sur la planète. Grâce à la science, nous sommes à un moment de mutation profonde dans notre rapport à la vie, à la mort, à la nature, à la souffrance.
Le problème, c'est que nos institutions politiques, sociales, académiques, ont été conçues et organisées à l'époque où il y avait encore des agriculteurs (en Suisse, en Allemagne, en France ou en Italie, en 1900, nous étions 70% d'agriculteurs, aujourd'hui, dans ces mêmes pays, il n'y a en plus que 3%). Par conséquent, nos institutions sont inadaptées au monde contemporain. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution socioéconomique, l'ancienne étant techniquement accrochée aux sciences dures. La nouvelle le sera aux sciences de la vie et de la terre
Les grands philosophes ont changé l'histoire de l'humanité, prêtons leur plus d'attention et cessons de courir derrière des chimères. "Nous les encore-sans-nom, les difficiles-à-comprendre, nous avons besoin d'un moyen qui soit neuf, et ce sera la nouvelle santé, santé plus forte, plus aigüe, plus dure, plus hardie, plus gaie que toutes les santés anciennes".
La Grande Santé ne se limite pas au corps. Ce concept s'étend à l'émotionnel, à l'intellectuel et au spirituel. Cette Grande Santé que l'on ne se contente pas d'avoir mais que l'on conquiert constamment, que l'on doit conquérir constamment.
L'histoire nous a appris que les sociétés comme les civilisations peuvent disparaître faute de s'être transformées à temps. Il faut d'urgence, sous peine de disparaître comme les dinosaures, provoquer un saut sur l'échelle des complexités, vers une société globale de l'intelligence. On change de logique. Souplesse, agilité, intuition, création, imagination : les circonstances évoluent sans cesse et les solutions doivent changer au même rythme.
L'ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE
NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE
Nous vivons une période de rupture décisive dans l'histoire économique et sociale et cela crée des opportunités incroyables qu'il faut être capable de détecter et de saisir à temps. Professions libérales, indépendants, PME ou multinationales, peu à peu les entreprises de toutes tailles devront fondamentalement transformer leur modèle économique. Cette période de transition nous oblige maintenant a chercher de nouveaux outils et de nouveaux modèles de fonctionnement pour notre nouvelle société que nous co-construisons.
L'ENTREPRISE AUJOURD'HUI
A force de protéger un ancien modèle, on freine son aptitude à se transformer et on finit par le rendre vulnérable en le rendant incapable de se réinventer.
L'entreprise se transforme peu à peu en plateforme d'intelligence collaborative, un écosystème numérique qui s'adapte très rapidement grâce à ses clients, ses partenaires, au bénéfice mutuel de l'ensemble des acteurs. C'est le win-win ou gagnant-gagnant.
Désormais, pour survivre à la complexité du monde moderne, à son accélération, il nous faut promouvoir la société fluide fondée sur ces rapports de flux.
Disruption
La planète a connu bien des bouleversements et des ruptures.
Qu'est ce qui est différent cette fois ? Il y a des machines et des programmes qui se débrouillent aussi bien ou mieux que des humains dans de nombreux domaines. Tous les emplois d'aujourd'hui ne vont pas disparaître du jour au lendemain mais de moins en moins d'humains les pratiqueront (pour se consacrer à d'autres activités encore à inventer).
L'économie va connaître un bouleversement considérable entre 2016 et 2030. De nombreux secteurs traditionnels à structure pyramidale tels que les transports, le tourisme, la banque, l'assurance, l'hôtellerie ont déjà été "uberisés ". Et, bientôt, ce sera au tour de l'énergie, de la santé, de l'alimentation et de l'éducation.
Voir : une mutation sans précédent
Prix et Valeur d'usage
La production de masse et les prix bas constituèrent les clés de la réussite économique, mais au détriment de la qualité. Aujourd'hui c'est une toute autre logique, la baisse de la qualité est de plus en plus rejetée par les usagers. Il est donc temps de revoir à la hausse la valeur d'usage des produits et services et, par conséquent, de recourir davantage à l'intelligence qu'à la machine. Autrement dit, la valeur des produits et services dépend de moins en moins des investissements matériels, mais de plus en plus des investissements immatériels tels que le savoir-faire et l'intelligence. Nous basculons dans une économie de la valeur d'usage où le prix certes restera un paramètre déterminant mais certainement pas le paramètre le plus déterminant. La seule notion de valeur qui tienne est celle de "valeur d'usage", c'est-à-dire du cumul des bénéfices (matériels et immatériels, quantitatifs et qualitatifs) de l'utilisateur.
Bien sûr, les robots seront là pour effectuer à une vitesse fulgurante les tâches ingrates autrefois accomplies par les humains, mais l'intelligence dite artificielle résulte du croisement des algorithmes bien humains, et de la puissance computationnelle des ordinateurs.
Intelligence humaine et algorithmes
En l'économie agraire, l'unité de valeur était la terre. En économie de services, ce sont les actifs intangibles : méthodes, brevets, logiciels et designs. Et dans l'économie actuelle de la connaissance, ce sera le capital humain : le talent, les compétences, le savoir-faire tacite, l'empathie et la créativité, donc, de l'intelligence humaine très prisée, assistée par de puissants ordinateurs. Un robot est donc un algorithme humain associé à une très grosse puissance de calcul. C'est une révolution très positive tant pour la recherche scientifique que pour les applications économiques. Mais, le terme IA pour "intelligence artificielle" est impropre bien que désormais passé dans le langage courant (nous lui préférons de loin l'expression : Intelligence Amplifiée"). Cette intelligence est tout entière contenue dans les seuls algorithmes conçus par des hommes bien que tous les fantasmes soient permis, tels l'avènement du transhumanisme fondé sur des illusions infantiles et dangereuses. Malgré la fascination qu'exerce la technologie sur beaucoup d'humains, rappelons qu'il y a infiniment moins de complexité dans une navette spatiale, une station orbitale ou tout Internet que dans une seule petite cellule vivante.
LA SOCIETE RÉSEAU
La révolution numérique, en permettant la connexion de tous avec tous, tout le temps, et en centuplant l'intensité et la fréquence de tous les flux, a définitivement transformé nos manières de vivre. Cela implique une réorganisation sur le modèle du réseau, c'est-à-dire d'une mosaïque de petites communautés autonomes en interactions fortes entre elles, et fédérées par un projet global.
L'ENTREPRISE RÉSEAU
Pour faire face aux perturbations majeures actuelles, développer un réseau de petites entités permet de mieux résister aux chocs, ce qui est de plus en plus difficile pour les parties vieillissantes de notre monde industriel trop centralisé. Le gigantisme des entreprises dinosaures les rend plus vulnérables dans notre monde instable et ses chocs récurrents. Ainsi, la plupart des plus grandes entreprises du monde, même chez les GAFA, sont au bord de la faillite.
L'entreprise moderne doit libérer la créativité, trouver des processus capables de faire de l'inédit, imaginer de nouveaux systèmes d'organisations, favoriser l'inventivité et l'entreprenariat collaboratif. Elle doit passer de la gestion de stocks à la gestion de flux.
DU BON USAGE DES OUTILS
Être sur Internet et compter le nombre de Likes de Facebook est devenu ridicule et ce marketing numérique est devenu obsolète. La grande menace, c'est d'avoir des outils extraordinaires mais sans aucun contenu, sans message véritable, tels ces nombreux blogs et vidéos où des millions de gens étalent des états d'âme ou des émotions … sans le moindre intérêt.
Ces réseaux sociaux qui ne sont ni réseaux, ni sociaux mais des conglomérats amorphes et inutiles où le voyeurisme peut rencontrer l'exhibitionnisme, ne sont que des balbutiements de ce que seront bientôt -sont déjà- les vraies entreprises réseaux qui regroupent, sous le mode collaboratif, des intelligences fédérées, électivement et sélectivement, par un projet commun.
Être choisi par les "assistants intelligents" ou mourir
Dans le monde d'hier et d'aujourd'hui, les entreprises utilisent tous les outils (études de marché, benchmarks, KPI's -indicateurs clé de performance-, algorithmes) et toutes les stratégies à leur portée (marketing, publicité, influence) pour convaincre leurs clients, soit des milliers de pages web aux contenus plus indigents et inutiles les uns que les autres, des tonnes de papier, des événements organisés, des cocktails bling-bling, des articles de presse blabla... mais pour quels résultats ?
Désormais, la logique du réseau supplante toute autre logique et sur la Toile, l'Internet intelligent a changé la donne. L'algorithme de recherche de Google sélectionne les sites les plus pertinents, les ordonne et les affiche sur sa première page. A noter aussi que les algorithmes sont de plus en plus entraînés à repérer les faux Avis. Pour les entreprises, cela implique qu'aujourd'hui elles doivent convaincre l'algorithme de référencement de Google pour avoir une chance d'exister sur sa première page lors d'une recherche. Et demain, elles devront convaincre l'assistant intelligent de leur client (leur major d'homme numérique) de les sélectionner selon une liste de critères qui dépendra de chaque client. Mais encore une fois, rappelons que toute cette intelligence est tout entière contenue dans les seuls algorithmes conçus par des hommes.
La bifurcation, c'est notre nouveau paradigme
Dans son ouvrage "Disruption",Dans son ouvrage "Disruption", Stéphane Mallard nous met en garde : "Notre cerveau n'aime pas le changement". Penser autrement demande beaucoup d'énergie et le changement ne se fait pas sans affrontement ni souffrance. L'ancien système luttera pour préserver l'ordre ancien mais ne pourra le restaurer. La rupture radicale, perçue comme menaçante, exige de prendre des risques mais une grosse majorité de professionnels de tous les secteurs porte des œillères face à la bifurcation y compris nombre de "Process Consultants" qui passent leur temps à expliquer à ceux qui prennent des risques qu'ils vont se faire éjecter, mais aucun d'entre eux ne songe à sa propre élimination. En réalité, nombre de cabinets conseils ont eux-mêmes une aversion pour le risque.
Les process rigidifient la structure et attirent les profils les moins aptes à gérer la complexité croissante de l'entreprise. Le cycle se poursuit et augmente la vulnérabilité de l'entreprise.
L'enjeu pour les entreprises face à la disruption est de recruter des profils capables de faire preuve d'autonomie. Chacun est engagé à trouver des solutions au-delà de son périmètre.
La rupture cherche avant tout à rendre obsolète. Il faut donc accepter de laisser disparaître l'ancien monde et se concentrer sur la construction du nouveau. Tous les secteurs, tous les métiers, tous les profils, toutes les compétences et tous les âges sont concernés et potentiellement touchés en même temps. Plutôt que de ne voir que les entreprises et les emplois qui vont disparaître, il faut regarder les gains engendrés par la bifurcation. N'ayons pas peur de la rupture paradigmatique car le phénomène est universel. Tout est à construire, nous n'avons pas le choix, mais les débats devront être à la hauteur des enjeux.
Ce qui donnait valeur n'en donne déjà plus. Peu à peu émerge une autre logique humaine, celle de la valeur supérieure de la connaissance et de l'intelligence. Les entreprises ont besoin de cohérence, de cohésion, de sens dans leur projet, de visibilité, de crédibilité. Les métiers vont être réinventés : basculement de l'argent vers le talent, vers ceux qui créent. Créer apporte du sens à l'existence. Les experts, les talentueux, les intelligents deviennent les nouveaux aristocrates. Les entreprises devront devenir des lieux de sens et de valeur.
Les nootropes ou nootropiques pour sortir des repères sociaux
Les études sur les drogues psychédéliques bénéficient d'une réelle dynamique. Les chercheurs commencent à comprendre comment elles agissent et à en tirer des idées de traitements pour certaines pathologies mentales. Au-delà des produits psychotropes, la consommation de nootropes ou nootropiques - ces substances visant à augmenter les capacités cognitives - est en plein essor. Chez les personnes saines, le produit procure une concentration profonde et un intérêt vif pour le sujet sur lequel on décide de se concentrer. Aux Etats Unis, il est facile de se procurer une pilule pour une centaine de dollars.
Déjà en 2012, dans leur ouvrage "Le cerveau sur mesure", Jean Didier Vincent et Pierre-Marie Lledo évoquaient ces stimulants et amplificateurs cognitifs (smart drugs) qualifiés de nootropiques, appartenant à l'arsenal chimique qu'utilisent certains étudiants qui cherchent à améliorer leurs performances intellectuelles. "En raison de leur capacité à améliorer les facultés cognitives, ces nouveaux médicaments connaîtront un développement fulgurant dans les prochaines décennies. On consommera des nootropiques pour combattre les troubles de l'attention chez les travailleurs fatigués, ou les voyageurs cherchant à se revigorer après de longues heures de vol".
Attention cependant, on ne maîtrise pas bien les effets secondaires à moyen terme de cette augmentation chimique du cerveau. Abuser de substances nootropes, véritables dopants cognitifs, conduira à une course effrénée pour toujours plus de compétitivité, comme le font les culturistes qui se dopent pour devenir plus performants. Tout le monde finira par se doper pour augmenter ses capacités intellectuelles. Dans la Silicon Valley, la Tech consomme mais reste discrète. Des individus aux capacités intellectuelles affutées par des substances amplificatrices affrontent les entreprises traditionnelles pour les disrupter !
La méditation, nouvelle obsession des disrupteurs
Stéphane Mallard évoque non sans humour l'obsession du controversé fondateur d'Uber obsédé de méditation afin de prendre les bonnes décisions. D'une pratique ancienne et traditionnelle chez les moines bouddhistes, la méditation est aujourd'hui devenue l'une des pratiques les plus pratiquées par les disrupteurs pour stimuler leurs capacités cognitives. Même des sociétés comme Goldman Sachs réputées pour leur détermination capitalistique affirment aujourd'hui encourager la méditation.
L'engouement pour la méditation dans la tech a commencé en 2007, chez Google. Génie au "QI de 156", Chade-Meng Tan est le 107e employé de Google, et aujourd'hui probablement plus riche que certains des chefs d'Etat qu'il rencontre. Meng travaille énormément. Son véritable projet -paradoxal - au sein de Google : sauver le monde. "Mon rêve est de créer les conditions d'un monde de paix et d'obtenir cela en créant les conditions nécessaires pour la paix intérieure et la compassion à une échelle globale". Et si la compassion était également rentable ? Et si la compassion était également bonne pour le business ?
La compassion peut et doit être autre chose qu'une surenchère de bons sentiments. La compassion n'est pas la passivité. Par exemple, si on laisse quelqu'un de malveillant exercer sa perversité on ne rend service à personne. Et l'empathie n'est pas de la psychologie de bazar ni un assentiment inconditionnel. Décidément, le monde n'est plus ce qu'il était ! Les moines Tibétains deviennent plus médiatiques et influents que les présidents et les stars de cinéma. De l'autre côté, les multinationales les plus puissantes versent dans le mystique. Il est temps d'accepter cette évidence : nous changeons de paradigme. Et grâce aux progrès des neurosciences, avec des électrodes posées sur le crâne, il est possible d'apprendre plus rapidement, d'être plus sociable, d'amplifier ses capacités de mémorisation et même de réduire la dépression. Les recherches sont récentes mais prometteuses, même si certaines sont encore risquées. L'émergence d'une conscience planétaire est en marche. Préparons-nous à entrer dans un monde où l'hygiène mentale deviendra la norme, comme l'hygiène bucco-dentaire à l'aube du XXème siècle
Compassion, succès et profit : des valeurs qui séduisent les entrepreneurs visionnaires
Fin de la lutte des classes d'âge, place à la bienveillance transgénérationnelle
Pour bâtir un cerveau humain, il aura fallu près d'un milliard et demi d'années à l‘évolution des espèces. Aujourd'hui, nos connaissances sur le cerveau et l'intelligence explosent. On sait maintenant qu'en l'absence de stimulations mentales, l'hyperactif qui se voit dans l'obligation de cesser toute activité professionnelle, pour des raisons de limite d'âge légale, sera très certainement confronté à des déficiences cognitives liées à l'arrêt brutal de ses activités intellectuelles. Autrement dit, plus les personnes âgées sont sollicitées mentalement et plus grandes sont leurs chances de retarder l'apparition de la maladie.
Avec l'allongement de la durée de vie, on peut par exemple imaginer de changer de métier à partir de 60 ou 65 ans. On ne va tout de même pas passer 40 ans à la retraite ! Mettre de nouvelles personnes sur sa route pour se préparer plusieurs projets professionnels et plusieurs projets d'épanouissement personnel, c'est ainsi qu'on lutte le plus efficacement contre le vieillissement. Dès lors qu'un cerveau âgé s'ennuie, il préfère entrer dans la maladie.
Les interactions fréquentes entre les classes d'âge transformeront notre société fondée sur la peur et le repli sur soi en une société bienveillante et créatrice. Le brassage intergénérationnel repose sur une relation de confiance, il encourage nos différences à devenir de vraies complémentarités sur la base de l'autonomie.
Les ruptures générationnelles ne seront alors plus une fatalité, chacun récoltera les fruits de son travail à la hauteur de ses responsabilités et de son investissement personnel pour créer de la richesse. (Jean Didier Vincent et Pierre-Marie Lledo. "Le cerveau sur mesure.")
La méditation doit descendre dans l'arène du réel
Marc Halévy nous met en garde contre les panacées : "il ne suffit pas de quelques contorsions de hatha-yoga pour trouver "la Plénitude d'être dans le Devenir". Le mot yoga veut dire union, sa pratique va bien au-delà de cette petite culture pour gens du monde hypertendus. La machine à occidentaliser, à vulgariser et à prédigérer les yoga, taï-chi-chuan ou autre qi-gong tourne à plein rendement. De même les stages et séminaires. Et dans les librairies, la littérature "développement personnel" ainsi que les rubriques "spiritualité, philosophie, ésotérisme" ou "accompagnement, épanouissement" ont littéralement explosé ces vingt dernières années. Pourquoi pas ! Mais il y a là plus qu'une mode. Il y a là l'expression d'un désarroi, d'une inquiétude, d'une déshérence face aux pertes de repères et à l'effondrement des réponses traditionnelles aux angoisses existentielles. Ni les religions, ni les idéologies, ni le bazar des bons sentiments humanistes ne peuvent plus rien pour les âmes occidentales du XXIème siècle. Désormais il faut choisir : soit fuir le réel, soit partir en recherche. Soit on fait l'autruche, soit on fait son deuil et on se met au travail. Marijuana ou zazen. Pour ceux qui choisissent cette seconde famille de voies, la quête de sens revient au centre de leur préoccupation, donc la quête de sagesse, dans la JOIE. Le sage est, par définition, celui qui a donné du sens à son existence.
Sagesse des esprits libres
La tyrannie de la faiblesse fut l'outil de ces philosophes et idéologues que l'on appelle les "Lumières", des idéalistes puérils enfermés dans des idéalités de pacotille. Près de trois siècles se sont écoulés, le bilan est catastrophique. Le peuple, toujours poussé par les élites démagogiques aima tous les populismes et voulut Hitler et Mussolini, Napoléon ou Lénine. Ce peuple adora Staline et Mao, Hô Chi Minh et Pol Pot. Et cela continue dans nos belles démocraties où le peuple réclame toujours plus d'égalité-fraternité-solidarité mais n'obtient que le contraire. Alors naît le ressentiment qui se transforme en haine.
En nos temps de misères idéologiques et de délitement démagogique, être sage est très loin de ces valeurs idéalistes des Lumières. Aujourd'hui, être sage, c'est être insoumis et iconoclaste, incorrect et rebelle. La Sagesse, trop longtemps, fut aussi synonyme de prudence, de calcul savamment pesé, de "raison" au sens d'être raisonnable. Tous ces sens anciens sont obsolètes. Nos temps de turbulence réclament toutes les audaces, tous les risques.
La souffrance du mal-être, le sentiment terrible d'être passé à côté de la Vie, de sa Vie, ne peuvent se satisfaire de règles et de sentences idéalistes, quel que soit le comité des "Sages" qui en soit chargé. La morale est l'outil et l'instrument de pouvoir des élites démagogiques qui font de la faiblesse une vertu et de la force un vice : bien-pensance, assistanat, éloge de la faiblesse afin de renforcer leur domination. Transformer la pitié en loi afin d'asservir, confiner les faibles dont ils se nourrissent, dans leur faiblesse. Les petites gens (qu'il ne faut pas confondre avec les pauvres ou les modestes) sont les faibles (riches ou pauvres, vaniteux ou discrets) qui sont incapables d'assumer leur propre destin. Leur petitesse vient de l'effacement de soi, de leur orgueilleuse modestie.
A l'opposé, l'élite aristocratique assume pleinement, envers et contre tous, le destin de l'humanité, qui est de mener le monde vers l'avènement du Surhumain. Le sage n'a nul besoin ni de morale ni de loi. Ainsi devra devenir l'humanité lorsqu'elle sera débarrassée de ses peurs et de ses encombrants boulets qui la freinent. La liberté doit se vouloir, elle doit se chercher, elle doit se construire. Ainsi, les élites démagogiques n'ont pas assez de courage pour devenir aristocratiques et pas assez d'abnégation pour renoncer à leur parasitisme travesti en conformisme. Mais être conforme à la norme sociale rend idiot, cela revient à réussir à rater sa vie. Être sage ce n'est pas être conforme, être soumis, obéissant, correct (politiquement). La sagesse que réclame notre monde pourrissant est d'une tout autre nature. Elle ne peut se réduire à quelque stéréotype que ce soit. Il s'agit plutôt d'une sagesse dont chacun puisse déployer au maximum tous les potentiels et talents enfouis au fond de soi. Une Sagesse taoïste ou zen.
Notre Sagesse sera cet apprentissage de la Liberté vraie, loin de tous les esclavages et des illusoires ivresses de ce monde de consommations effrénées et de plaisirs médiocres. Créer plus de qualité en consommant moins de quantité. La liberté n'est pas "fais ce que tu veux", mais "fais tout ce que tu peux". Accomplir sa vocation, connaître et reconnaître ses talents et aller avec eux, au bout de soi-même. Comprendre que la JOIE authentique découle naturellement de ce processus d'accomplissement. Être sage, c'est se libérer de la tyrannie des autres, apprendre à dire non, savoir dire stop. Atteindre au détachement, qui n'est ni indifférence ni dédain.
L'ÂGE DE LA CONNAISSANCE
Selon les historiens, la mutation paradigmatique que nous connaissons est équivalente aux bouleversements majeurs qui, tous les 550 ans en moyenne, ont transformé les grands foyers civilisationnels de l'humanité. Nous voici parvenus au déclin d'un cycle et à l'émergence d'un autre, donc au choc entre deux logiques antagonistes qui se traduit par une pluralité de crises simultanées.
Nous étions dans le cycle de la Modernité depuis la Renaissance et nous entrons aujourd'hui dans une nouvelle ère post-industrielle à construire, c'est l'Âge de la Connaissance. Une nouvelle humanité y est en germe.
La crise des Gilets Jaunes
Tous les grands modèles, politiques, environnementaux, économiques, sociétaux, idéologiques qui ont sous-tendu l'élaboration de nos sociétés modernes jusqu'à présent, vont devoir être réinventés. Nous sommes à un point de bifurcation, matérialisé par des ruptures, qui engendrent des conflits et de grandes turbulences. La fin de 2018, année difficile et chaotique sous bien des aspects, fut marquée par la crise des Gilets Jaunes qui est un symptôme parmi d'autres d'une société en perte de sens.
Tous les repères, toutes les références, tous les modèles, tous les principes sont remis en cause et revisités systématiquement, en vue de faire émerger une nouvelle logique évolutive dont le but est de donner des réponses nouvelles aux défis nouveaux que la logique antérieure est incapable d'assumer.
Cycles civilisationnels
A la recherche d'un nouveau sens, d'un nouveau concept, d'un nouveau mot.
L'humanité est travaillée par de grands cycles civilisationnels. L'Europe (mais les autres grandes régions civilisationnelles comme l'Inde ou la Chine, tout autant) a vu se succéder cinq grands cycles qui, chacun, étaient porteur d'une valeur clé, d'un concept central, d'un mot éponyme qui révèle sa quête de sens.
Nous entrons dans un nouveau cycle civilisationnel, en quête d'un nouveau sens, d'un nouveau concept, d'un nouveau mot-clé. Ce mot sera la JOIE, la joie qui vient de la volonté, de l'effort, de la difficulté.
La joie est active, elle est le fruit, la récompense, la conséquence.
Les cinq grands cycles de l'histoire européenne
- L'Hellénité cherchait la SAGESSE collective, la cité harmonieuse, le meilleur vivre-ensemble.
- La Romanité préféra l'ORDRE, la codification des Lois, la soumission des peuples, la citoyenneté impériale.
- La Chrétienté partit, par les méandres d'une myriade d'hérésies, de synodes et de conciles, à la recherche de DIEU, de ce dieu chrétien que les derniers empereurs romains avaient promu sans qu'il soit bien défini en cohérence.
- La Féodalité prit alors la main : le problème de Dieu étant résolu par les théologiens et le dogme, il fallait s'occuper du SALUTdes âmes au sein (inquisition) ou en dehors (croisades) de l'Eglise.
- Puis vint la Modernité et sa nouvelle religion : celle du PROGRÈS, celle de la libération de l'homme du joug de l'Eglise au nom de l'humanisme, du joug de la Nature par la science, du joug des Rois par les révolutions et la démocratie, du joug des famines par l'industrie, du joug de la pauvreté par l'égalité et le partage, etc.
Nous en sommes là. Avec une religion du Progrès et de la Libération qui est morte, qui a épuisé tous ses charmes, qui a désenchanté même les plus naïfs.
Les cycles de la civilisation méditerranéenne
La civilisation méditerranéenne a connu deux grands cycles historiques : celui de l'Antiquité constitué des sous-cycles chaldéen, grec et romain, et celui de la Chrétienté constitué des sous-cycles théologique (haut Moyen Âge), féodal (bas Moyen Âge) et moderniste.
Une ère civilisationnelle, c'est 3 cycles paradigmatiques de 550 ans.
Il faut trois cycles paradigmatiques d'environ 550 ans chacun pour boucler une ère civilisationnelle.
L'Antiquité fut mythologique. Mais selon trois modes successifs différents : magique d'abord jusqu'à Homère et Hésiode, philosophique, ensuite, des Ioniens à la fin de l'hellénistique, et morale, enfin, pendant toute la période romaine. Ainsi, les dieux furent successivement des personnages, des concepts puis des vertus. La Chrétienté qui prend le relais de l'Antiquité peu avant la chute de l'empire romain, fut idéaliste, sur le mode platonicien. Elle se déploiera, comme il se doit, en trois cycles successifs : d'abord théologique durant le haut moyen-âge, puis sotériologique durant le bas moyen-âge, pour devenir anthropocentrique avec la modernité. De nos jours, nous entamons une nouvelle ère civilisationnelle qui durera, vraisemblablement plus d'un millénaire et demi. Cette nouvelle ère ne sera ni mythologique, ni idéaliste.
Notre vocation partagée
La Modernité que nous quittons fut l'adolescence de l'humanité, l'âge cruel et bête, égocentrique et immature. Il est temps qu'elle finisse pour laisser place à une maturité forte, sage et sereine. Notre intention, notre défi est de faire entrer l'humanité dans l'âge enfin adulte. C'est notre tâche. C'est notre mission. C'est notre vocation.
Nous entrons en souffrance mais dans la Joie. Tel est le paradoxe et le grand défi à relever pour réussir ce passage vers un nouveau monde que nous allons co-créer, plutôt que de le subir.
Par où commencer ? Par quels chemins ?
Patience et volonté : un voyage de mille lieues commence par un pas. L'entreprise est un processus vivant qui trace son chemin. Chaque pas est une décision. Et à chaque pas, la joie ou la peine seront les meilleurs indicateurs du "bon" chemin. Apprendre à vivre, c'est au fond, apprendre la JOIE de vivre. Oser. Avoir confiance en soi. Avoir foi en son projet de vie. Donner sa confiance à ceux qui s'embarquent sur votre galère. Choisir la voie du milieu, si chère au Taoïsme, cette philosophie orientale qui va si bien à notre époque. Le Tao est un art joyeux de vivre : adopter le pragmatisme souriant pour prévenir les maux de notre société enfiévrée !
Pour atteindre un nouveau seuil d'équilibre entre la turbulence stérile et l'ordre rigide, nous devons nous maintenir en bordure du chaos, c'est à dire en équilibre entre le Charybde du désordre et le Scylla de l'ordre.
La voie du milieu
Selon René Thom, grand mathématicien contemporain : "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécilité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité". La voie du sage du Tao se place sur la fine ligne qui sépare la zone du yin et la zone du yang, la voie du milieu, qui est tout ce que l'on voudra sauf la voie du compromis et de la compromission. D'une part l'intériorité : accomplissement personnel, grandir, se déployer, s'épanouir. D'autre part l'extériorité : intégration, reliance aux autres, à la Nature, au cosmos. Négliger l'intériorité c'est devenir esclave des autres, du paraître, du jugement, c'est renoncer à son œuvre propre. Négliger l'extériorité c'est devenir esclave de ses caprices, de ses envies, de ses pulsions, c'est sombrer dans l'égotisme, dans le narcissisme, dans le nombrilisme.
Vivre, c'est optimiser, à chaque instant, la rencontre entre les potentialités que l'on porte en soi, et les opportunités qu'apporte le milieu. Ce que l'on appelle conscience n'est que l'interface entre ce dedans et ce dehors.
Entre soumission ou exclusion, choisissez le courage
L'harmonie, voie du milieu, naît du dépassement des opposés dans leur synthèse. L'harmonie n'a pas grand-chose à voir avec notre sens du compromis ; elle n'est pas cet équilibre "du milieu" qui n'est, d'après l'étymologie, que médiocrité. L'harmonie n'est pas non plus le consensus; le consensualisme, lui aussi, confine toujours à la médiocrité.
Entre blanc et noir, le problème n'est pas de trouver un gris plus ou moins pâle qui frustrera tout le monde sans satisfaire personne. La "voie du milieu" est la voie qui sublime la dualité en la dépassant. La "voie du milieu" récuse les "OU" et recherche les "ET". Il ne s'agit pas de châtrer les énergies opposées mais de les canaliser au service du projet, de l'intention intime de l'entreprise. Ce que l'on ressent dans une entreprise harmonieuse, c'est avant tout l'absence de tensions négatives, l'absence de stress négatif.
Le monde que nous quittons
La Modernité s'achève maintenant sous nos yeux dans les catastrophes humaines socio-économiques et environnementales qu'elle a fomentées. Le culte du Progrès a induit une immense misère émotionnelle, intellectuelle et spirituelle.
Nous vivons la fin de la Modernité qui a épuisé tous ses charmes et nous faisons face à l'émergence d'un nouveau paradigme. Il s'agit d'une mutation profonde. Nous passons d'un cycle ancien et usé vers un cycle nouveau. Cette période de transition, de passage d'un cycle ancien et usé vers un cycle nouveau encore à inventer sera douloureuse, beaucoup resteront au bord du chemin.
Tant de désastres au nom de l'égalité
Au cours de son dernier siècle, la Modernité a engendré, au nom de la paix, quatre guerres mondiales archi-meurtrières : la guerre des tranchées (14-18), la guerre des bombes (38-45), la guerre froide (53-89) et la guerre des monnaies, encore en cours. Au nom de l'égalité elle a perpétré les pires génocides.
Le démocratisme ambiant prétend tous les citoyens égaux. Non, tous les hommes ne sont pas égaux. L'assassin, le tortionnaire, le violeur, le sadique, le pédophile doivent-ils être respectés et aimés à égalité, sans distinction de rien ? Combien de millions d'assassins, de pillards, de violeurs, de tortionnaires, de voleurs, d'esclavagistes, de fanatiques, de profiteurs, de crapules... pour un Einstein ou un Mozart. Et l'on essaie de nous faire croire que tous se valent, que tous méritent notre amour, notre respect. Cette proposition et son idéal humaniste sont proprement absurdes. L'humanisme est mort. L'humanisme est un luxe des périodes d'abondance. L'heure n'est plus aux jolies morales proprettes des nantis bien-pensants qui n'ont en vue que leurs intérêts les plus bas. Robespierre, Lénine, Staline, Hitler, Mao, Pol Pot ont installé leurs totalitarismes abjects au nom des droits de l'homme et du petit peuple. Si l'on veut échapper aux impasses suicidaires de notre époque de Modernité agonisante, il est urgent de réenchanter le monde
Les ravages des valeurs humanistes
Les valeurs humanistes du siècle des Lumières, (égalité, fraternité, révolution, socialisme, communisme, humanisme, étatisme, universalisme, démocratisme, idéalisme, égalitarisme...) ont engendré un orgueil délirant dont nous commençons à payer le prix fort aujourd'hui. L'idéologie de l'égalitarisme a fait d'énormes ravages dans toutes les dimensions de nos sociétés. La société de la connaissance telle que la nôtre est par essence inégalitaire. Ceux qui ne savent pas survivre sans assistanat et incapables de relever les défis sont condamnés à moyen terme.
Tyrannie de l'égalitarisme
La tyrannie de la médiocrité et son nivellement par le bas sous prétexte d'égalitarisme et de solidarité rend vulnérables ceux qui seront sans réponse face au dynamisme et l'ingéniosité du reste du monde. L'égalité nie la diversité, lamine les différences, et conduit, toujours, au nivellement par le bas, à la médiocrité et à la vulgarité. Faut-il encore rappeler qu'en matière humaine, rien n'est universel, uniforme, égal ou commun ; tout est unique et singulier, relatif et hétérogène.
Nouveau cycle civilisationnel, nouveaux mots
DU BON USAGE DES MOTS ET DU LANGAGE
Mal nommer les choses contribue au malheur du monde. Dès lors, il faut trouver les mots les moins faux possibles. Les idées s'expriment par des mots, des concepts, des symboles. Quoique invisibles, immatérielles, les idées sont à l'origine des innovations, savoirs, savoir-faire. Les idées qui s'expriment par des concepts ou des mots prennent de la consistance et de l'autonomie, de l'emprise et du pouvoir sur leurs géniteurs.
De l'Antiquité à aujourd'hui, des hommes et des peuples entiers se sont sacrifiés pour leur croyance en leur idée, pour sa survie et sa propagation. Il est des mots qui nous ont aveuglés et qui ont perdu toute signification réelle. Le mythe de la Révolution française a ensanglanté tous les 19ème et 20ème siècles, au nom de la Liberté, de la Fraternité, ou de l'Egalité, ou du Prolétariat, ou du droit des Peuples, ou de tout ce que l'on voudra. Et toutes ces Révolutions ont évidemment échoué, et n'ont pu que remplacer une tyrannie par une tyrannie pire encore. Fascisme, christianisme, capitalisme, communisme se battent et se combattent depuis des siècles par humains interposés. L'histoire de l'humanité est, à sa façon, une histoire des idées.
Noologie : la science des idées (Edgar Morin)
Nous vivons dans l'économie de la connaissance dont le marché est celui des idées. Et la valeur d'usage d'une idée n'est pas dans l'idée elle-même mais dans l'action qui la suit et la réalise. Pour la première fois, le cerveau humain quitte la périphérie pour se placer au centre de l'économique. Nous entamons une nouvelle ère civilisationnelle qui ne sera ni mythologique, ni idéaliste et le nouveau cycle de l'Après-Modernité s'ouvre sur la JOIE que nous définirons plus loin.
Le langage joue un rôle essentiel au sein de l'organisation sociale.
Le langage humain est indispensable à l'organisation de toute société; tout passe par le langage.
Le langage présente une infinité de combinaisons et permet un enrichissement illimité du vocabulaire. Il est la plaque tournante essentielle du biologique, de l'humain, du culturel, du social tout en étant une "réalité noologique" (c'est-à-dire un phénomène relevant du monde des idées). Le langage joue un rôle essentiel au sein de l'organisation sociale.
(Edgar Morin)
Langue vivante
Une langue vit de façon étonnante. Les mots naissent, se déplacent, s'ennoblissent ou tombent dans l'oubli, se pervertissent, dépérissent ou perdurent... Pour exemple, Spinoza, ce grand philosophe de la joie, fréquentait assez assidument des cercles non-juifs dits "libertins". Mais il faut prendre ce mot au sens qu'il avait au 17ème siècle : libre-penseur, libre-exaministe, libertaire et non pas dans le sens qu'il a aujourd'hui : dévoyé, scabreux, licencieux ou dépravé. Grâce à ces fréquentations de dits "libertins", Spinoza put étudier le latin et le grec, et lire les classiques philosophiques anciens dans le texte, ce qui lui donnera une ouverture intellectuelle qui, manifestement, ne fut pas du goût de tous à cette époque. Aujourd'hui, Spinoza est considéré comme l'un des plus grand philosophes parmi ceux dont la pensée a marqué l'histoire de la philosophie.
Science des idées : la noologie et la noosphère.
La noologie est la science nouvelle qui étudie les règles d'organisation des idées et leur existence propre.
Les idées ont besoin d'un milieu pour naître, croître, se développer. Ce milieu ou habitat, c'est notre esprit qu'Edgar Morin, comme après Teilhard de Chardin, nomme "noosphère"
Mais qu'est-ce qu'une idée ? Une idée, c'est bien souvent une association d'idées qui passe par-dessus les cloisonnements. Elle transgresse les fiefs disciplinaires ou les territoires de métier. Une idée c'est une réponse à une question que l'on se pose, qui peut recevoir plusieurs réponses.
Une idée innovante est une représentation mentale originale. Si elle est féconde elle va se déployer, entrer en résonance avec les cerveaux humains et les pratiques sociales de son milieu. Ces constructions intellectuelles s'illuminent, s'éclairent et s'enrichissent mutuellement. La noologie nous ouvre une perspective originale sur la dynamique interne de l'idée. Ces constructions intellectuelles, une fois produites, acquièrent une existence propre et s'imposent comme une sorte de réalité.
Tolérance ou dogmatisme. Ordre ou désordre.
Les sciences noologiques revêtent une importance capitale. Elles nous permettent de mieux comprendre l'ouverture ou la fermeture des idées et des systèmes d'idées. Cette ouverture et cette fermeture des systèmes d'idées décide de leur tolérance ou de leur dogmatisme envers les autres idées ou autres systèmes d'idées. Elles déterminent leur degré de complexité ou leur niveau de barbarie. La noologie nous permet ainsi de comprendre la façon dont les idées se comportent, en fonction de :
- leur ouverture ou fermeture (tolérance / dogmatisme)
- la rationalité ou l'irrationnalité des idées (ordre / désordre)
- leur autonomie ou leur dépendance (les idées comme maîtres ou instruments)
Paradigmes : les idées transforment l'action
Les sciences noologiques couvrent également la logique et les principes d'intelligibilité (les paradigmes) qui organisent les idées. La logique et la rationalité ont leurs limites; la rationalisation ou l'excès d'ordre et de logique entraîne la démence et l'irrationnalité. Il faut se méfier des paradigmes qui commandent les discours sans que nous en prenions pleinement conscience. Les paradigmes s'imposent avec une telle évidence que, même quand nous les connaissons, nous ne sentons pas le besoin de les remettre en question. Tout repose sur les paradigmes et ce sont eux, d'abord, qui doivent être réfléchis.
La noologie est donc une science très vaste qui comprend encore de nombreuses régions à explorer (les rêves, les croyances, les arts...). C'est une science indispensable car tant que nous n'aurons pas appris à maîtriser les idées, c'est à dire à connaître leur vie et leurs règles d'organisation propres, nous resterons toujours prisonniers d'une action mutilante ou qui cherche à asservir.
Les idées transforment l'action, d'où l'importance de reconnaître leur pouvoir et leurs règles d'organisation.
Pathos, Eros et Thanatos
Les idées puisent aussi dans les désordres de l'esprit où s'agitent les angoisses, craintes, fantasmes, délires, aveuglements. Dans le même sens, les idées (systèmes d'idées) s'alimentent du désordre des sociétés où les crises, les ruptures, affrontements, guerres peuvent devenir source de régénération. Les idées savent transformer le désordre en ordre et s'en nourrir.
Attention aux idées qui peuvent faire de leurs maîtres de nouveaux esclaves. Lorsqu'elles deviennent agressives et autoritaires, elles deviennent dangereuses et peuvent nous fermer sur nous-mêmes, nous engager dans une relation affective avec elles (là où les idées ont des mœurs). Quand l'affectivité et l'émotion s'en mêlent, il n'y a plus d'échange d'idées possibles. Il reste un ensemble de préjugés, de croyances ou d'expériences vécues (pathos) qui cherchent à s'imposer à tout prix.
"Dans la lutte interminable entre Eros et Thanatos, tout ce qui vient du premier m'inspire et ce qui est lié au second m'incite à réagir". Ainsi s'exprime Edgar Morin. Réponse de Marc Halévy à son ami : "Comment ne pas être en accord avec ça, cher Edgar. Mais je crains que notre monde qui vit la fin du paradigme moderne, ne soit bien plus porté par le Thanatos des suicidaires que par l'Eros des entrepreneurs".
Fin des idéologies
Il faut en finir avec l'idéalisme. Inéluctablement, les idéalismes conduisent au totalitarisme et à la violence qui l'accompagne toujours. Il faut tuer tous les Idéaux. Il faut tuer toutes les idolâtries. Il faut tuer toutes les idéologies, qu'elles soient politiques ou religieuses. Il faut faire taire tous les idéologues, qu'ils soient théologiens ou politiciens.
Quand on ne vous laisse le choix qu'entre soumission ou exclusion, choisissez le courage.
Le verrouillage de la pensée c'est lorsque l'on ne donne pas d'autre alternative que de choisir entre la provocation Charlie Hebdo ou le terrorisme. Car bien sûr, personne ne choisira le terrorisme et optera pour la provocation "Je suis Charlie". C'est tout le cynisme de l'humanisme qui transparaît dans ce verrouillage de la pensée, cette prise de pouvoir et ce musellement de consciences menées de main de maître. Le pouvoir dominant a ainsi trouvé la parade pour ne jamais se remettre en question et échapper à tout examen de conscience. Bertrand Vergely nous parle de ce musellement des consciences dans "Qu'est ce qui nous arrive ?", un livre écrit à plusieurs mains sous la direction de Marc Halévy.
INNOVATIONS, SANTÉ, BIEN-ÊTRE
Le XXIème siècle connaîtra l'équivalent de vingt mille ans de progrès et de changement technologique. L'écologie, la santé, la médecine, l'éducation sont des sujets fondamentaux pour l'avenir, hélas éludés par les politiques et les grands médias qui parlent affaires étrangères, guerre économique, mais rarement de ceux-là.
Reliée à cette plateforme Noosante.com dédiée aux meilleurs cliniciens, techniciens et chercheurs internationaux, la plateforme Innoov.com apportera au fil du temps des réponses aux besoins d'éducation, de santé, et d'environnement des utilisateurs :
- Informer les citoyens des dernières techniques et nouvelles technologies du secteur Santé appliquées à travers le monde, favoriser les échanges entre les différents acteurs des professions de santé,
- intensifier la collaboration entre les praticiens et les regroupements de l'industrie,
- apporter une critique constructive des métiers de santé, dans toute leur réalité et leur évolution fulgurante (en 2003, le premier séquençage du génome humain a coûté trois milliards de dollars et sollicité 20 000 experts internationaux pendant treize ans. Aujourd'hui, le séquençage de son ADN coûte moins de 300 dollars et ne nécessite que quelques jours.)
- Promouvoir les applications des innovations scientifiques de qualité, et optimiser l'utilisation des produits de l'industrie du secteur Santé et de son univers en profonde mutation.
INTELLIGENCE ?
Nous sommes dans une période de changement profond de tout ce qui touche la vie terrestre et nous voyons arriver actuellement une déstabilisation de grande ampleur qui construira une société de l'intelligence.
Le XXIème siècle connaîtra l'équivalent de vingt mille ans de progrès et de changement technologique, mais pour ce qui sera de l'intelligence humaine, si elle connaîtra des progrès, ils seront très lents. Depuis le néolithique, il y a eu manifestement très peu de progrès de la conscience, de l'intelligence ou du cerveau humain, aujourd'hui encore, si vite enclin à la barbarie un peu partout sur la planète, et souvent près de chez nous.
Il nous faut développer d'urgence une éthique planétaire. C'est le problème fondamental de notre époque.
NOO DU GREC NOOS : connaissance, esprit, intelligence
L'intelligence, c'est la capacité de reliance. Si l'intelligence est l'aptitude à relier les idées entre elles, l'intelligence créative est l'art de relier de façon originale des morceaux d'idées préalablement bien digérés, compris, intégrés.
Le développement rapide des TIC (technologies de l'information et de la communication) a permis à la pensée et aux idées de se libérer des contraintes matérielles lourdes d'antan et, ce faisant, a suscité l'émergence de ce qu'après Pierre Teilhard de Chardin, on peut appeler la noosphère : ce monde des idées autonomes qui, tel un arbre, s'enracine dans la sociosphère humaine commence à s'épanouir pour remettre le monde en marche et bâtir une humanité surpassée. Ce passage de la sociosphère à la noosphère induit cette "société de l'intelligence, de la connaissance et de l'information".
Noosphère : schéma, concept, et application à l'Hôpital Américain de Paris. "Réseau EID. L'intelligence au cœur de la société en mutation. Ressentir la vocation de l'autre, résonner avec elle et trouver sa propre mélodie".
Une rubrique sera dédiée à la Noosphère et au Cerveau Planétaire.
Nous devons désormais passer de la planification à la synchronisation.
L'innovation ne repose plus sur ce schéma linéaire classique et obsolète :
- Une découverte qui conduit à une publication.
- Une innovation qui conduit à un produit et service nouveau.
- Une invention qui permet de déposer un brevet.
En se concentrant sur l'innovation, on oublie le système dynamique et évolutif qui a permis de faire émerger l'innovation. C'est le système d'émergence de l'innovation qui est important et non pas l'innovation en soi. C'est le mouvement, la dynamique, la transformation, le processus qui construit des réseaux, par émergences progressives. Pour innover il faut oser toutes les combinatoires possibles afin d'engendrer du neuf, de l'inédit.
METIER, VOCATION, EXCELLENCE, VIRTUOSITÉ
Que signifie "se former" à une époque où les connaissances acquises sont sans-cesse bouleversées ? Comment exercer son "métier" sans être à la traîne d'un monde en perpétuel mouvement ? Comment innover lorsque les cycles d'obsolescence des technologies deviennent si courts qu'ils risquent de devenir encore plus courts que le cycle minimal d'apprentissage ?
Internet aura disparu en 2030. Il sera fusionné dans un écosystème numérique qui va relier ensemble toutes les activités professionnelles, la production, les services, la distribution, la politique, l'économie, l'éducation.
Constat de Marc Halévy, philosophe physicien prospectiviste
La robotisation et l'algorithmisation vont déplacer le centre de gravité des activités proprement humaines vers de nouveaux métiers pas seulement numériques (loin de là) dont les caractéristiques majeures seront d'être imaginatives et holistiques, mais où la virtuosité sera indispensable (là où aucune virtuosité n'est nécessaire, triompheront les robots et les algorithmes). De l'ordre de 80% des métiers manuels vont être robotisés. De l'ordre de 40% des métiers intellectuels vont être algorithmisés (ceux appelant la compilation ou la structuration d'un très grand nombre de données, comme par exemple : diagnostic médical, instruction de dossiers juridiques ou notariés, analyses statistiques, etc.).
Ne resteront "humains" que les métiers de haute virtuosité, non répétitifs, devant engager un dialogue holistique avec de la complexité sous quelque forme qu'elle se présente. Tout ce qui est facile ou compliqué sortira du domaine humain où ne restera que ce qui est, à la fois, complexe et difficile.
VOCATION : Chaque fois que la joie éclate, un talent profond est à l'œuvre
La vocation personnelle : aller au bout de ses propres talents (connus ou enfouis) et réaliser, avec eux, tous les possibles.
Quels sont vos talents ? Rappelez-vous les grandes joies intenses de votre vie : là se trouvent le miroir de vos talents. Chaque fois que la joie éclate, un talent profond est à l'œuvre et votre vocation personnelle s'accomplit. Mais encore faut-il, non seulement (re)connaître ces talents, mais les mettre au service d'une œuvre qui nous dépasse et qui nous donne sens. Une vocation personnelle qui nous rend porteur de potentialités dont certaines nous sont connues, mais dont beaucoup restent à découvrir et à développer.
Aller au bout de tous les possibles.
Comme l'arbre qui pousse, nous avons en nous un germe qui ne demande qu'à pousser, à devenir ce que nous sommes déjà dans nos latences. S'accomplir en plénitude et réaliser tous ses possibles qui surgiront, chemin faisant, ouvrant ainsi de nouvelles voies de réalisation, de nouvelles bifurcations, de nouvelles émergences.
LA JOIE
Le pouvoir de la connaissance se conjugue avec la puissance de la JOIE , combinaison dynamique rendue possible et amplifiée aujourd'hui grâce à l'interopérabilité des interfaces.
La JOIE est le moteur du nouveau paradigme, et l'interopérabilité née de la révolution numérique permet de mettre en marche les nouvelles valeurs émanant de la JOIE , pilier de ce nouveau monde que nous allons co-construire.
Pour s'inscrire dans ce nouveau monde de la connaissance et de l'intelligence, il faudra apprivoiser les outils, s'approprier les usages, et travailler à une interopérabilité maximale des systèmes d'informations.
Nous sommes engagés dans une nouvelle phase de l'évolution humaine.
De même que les puissants télescopes constitués d'un réseau d'antennes nous rapprochent toujours plus des étoiles, mais aussi de la possibilité d'entrer un jour en contact avec d'autres formes de vie extraterrestres, plus humblement, l'interopérabilité des interfaces permet de rassembler à l'échelle de la planète - de cette noosphère, sphère des idées et des connaissances - ce qui était épars, et de rapprocher des entités qui étaient autrefois éloignées et étrangères l'une à l'autre. L'interopérabilité permet de faire surgir du neuf, de l'inédit, de l'inouï, de l'improbable.
Interopérabilité
Comment établir des ponts entre des sciences et des disciplines non communicantes ? Comment construire du sens dans ce monde de plus en plus complexe ?
La technologie réputée facilitante, induit des saturations irréversibles et incontournables. D'un côté elle permet aujourd'hui la gestion et la circulation quasi immédiate de très gros volumes de ressources (d'information). Mais le problème d'accessibilité à ces ressources demeure : comment communiquer et échanger des connaissances existant sous différents formats hétérogènes ? Comment relier les bases de données de différentes institutions ? La réponse est dans l'interopérabilité de ces ressources portée par les technologies du numérique. L'interopérabilité est une relation immatérielle, un pont qui relie une connaissance en mouvement.
Ni le plaisir ni le bonheur ne sont des récompenses, ils vont et viennent, comme par hasard. La Joie, elle, parce qu'elle est voulue et construite, procure pleine satisfaction devant l'ouvrage bien accompli. Inversement, le sentiment de frustration, de colère nous envahit chaque fois que nous manquons une occasion de nous réaliser, c'est à dire d'exercer nos talents avec art et maîtrise. Evacuer un stress en déversant sa colère sur autrui dégrade la qualité de vie.
Le Taoïsme est ancré dans le Réel
En Occident, l'existence est censée être un combat contre le monde réel afin d'y construire ou d'y atteindre l'idéal. A l'opposé, dans le Tao, la Vie et le Réel se confondent. C'est le refus du Réel, et non le Réel, qui est détestable. Fantasmes, illusions, caprices, utopies, sont absurdes. Le sage du Tao refuse toute question théorique sans application pratique. Il est réaliste. Le Taoïsme est élitaire et libertaire, il s'oppose au centralisme, au moralisme, au totalitarisme.
Wu Weï
Il y a déjà 2500 ans, Héraclite, le grand philosophe du changement, nous a avertis que les actes extrémistes ne mènent jamais à la victoire finale mais au contraire, ne font que renforcer l'extrême opposé. Pour imposer ses idéaux, la Révolution française dut avoir recours à la Terreur et à la guillotine. Il en va ainsi de la liberté. Confondre la liberté avec le bien et la perfection, n'est que l'idéal de la liberté qui entraîne la négation de la liberté. Le bien cesse d'être le bien par le fait même qu'il est obligatoire. (Paul Watzlawick).
La poursuite du plus haut idéal cherche toujours le bien et crée toujours le mal. C'est ainsi que les combattants de la paix, au nom de leurs idéologies, ont envoyé dans les camps de concentration, guillotiné ou fracassé le crâne à ceux qui ne répondaient pas à leurs idéaux de la liberté-égalité-fraternité.
Lao Tseu nous a enseigné le WU Weï, le lâcher prise. Sa célèbre citation "Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre" ne signifie rien d'autre que cela, ne rien forcer, ne pas lutter afin de laisser les énergies positives se libérer.
Rejeter le mal, c'est l'empirer. Refuser le faux, c'est le fausser. Combattre le laid, c'est l'enlaidir... "Non pas combattre l'illusion - car la combattre, c'est l'affirmer -, mais passer dessous" nous dit le Tao. La voie du Tao est le non-agir. Lâcher-prise revient, en somme, tout simplement, à nous libérer de nos servitudes volontaires.
Noosphère
L'homme est le seul animal à être capable de transformer de la vie en pensée, en conscience, en esprit. L'Esprit, progressivement, engendre cette noosphère dont rêvait Pierre Teilhard.
Spiritualité
L'homme est un pont vers ce qui dépasse l'animalité. Les procaryotes furent ce pont qui permit de dépasser la minéralité. Ainsi, après la minéralité, après la végétalité et l'animalité, l'humanité mène à la spiritualité.
La Matière est émergence de l'activité. La Vie est émergence de la Matière. L'Esprit ou la pensée sont une émergence de la Vie.
L'Esprit dont il est question n'a rien à voir avec le spiritisme ou le Saint Esprit.
Il est bien plus concret.
L'Esprit est à venir, à faire advenir ; il est un niveau de complexité - et de conscience - supérieur (surhumain donc).
Assumer son destin dans la joie et avec volonté
L'homme est un pont entre biosphère et noosphère, comme l'algue bleue, il y a longtemps, fut le pont entre la lithosphère et biosphère. Son destin est de préparer l'avènement du Surhumain, ce qui dépassera l'humain. L'avènement de l'Esprit, donc. Ce passage est un seuil qu'il faut franchir. Tout le monde ne le pourra pas, il y aura beaucoup de dégâts. Mais il n'y a pas le choix, il n'y aura pas de miracle technologique ou magique. La complexification est la voie universelle à l'œuvre partout dans le cosmos.
Volonté de puissance
Accomplir la volonté de Puissance c'est tout simplement répondre à la rupture et au défi technologique, en les dépassant. Assumer le réel et cesser de le réduire à nos fantasmes simplistes.
Par "volonté de puissance", il ne faut pas entendre ce désir de pouvoir et de domination de l'autre si commun parmi les hommes. La Volonté de Puissance est une tension intérieure (une intention) qui anime tout ce qui existe. Elle est le moteur unique et omniprésent de toute l'évolution cosmique. Assumer son destin, non en le subissant avec fatalité, mais en l'assumant dans la joie et avec volonté.
NOOSPHÈRE : sphère des idées et des connaissances
Le développement rapide des technologies de l'information et des télécommunications (TIC) a permis à la pensée et aux idées de se libérer des contraintes matérielles lourdes d'antan et, ce faisant, a suscité l'émergence de la noosphère : ce monde des idées autonomes qui, tel un arbre, s'enracine dans la sociosphère humaine, commence à s'épanouir pour remettre le monde en marche et bâtir une humanité surpassée.
Un mouvement en route.
Pierre Deffontaines, géographe écrit : "Le plus grand événement dans l'histoire géographique de la Terre, c'est l'apparition avec l'homme d'une sorte de sphère spéciale que l'on pourrait appeler la sphère pensante, la "noosphère", enveloppe immatérielle sans doute, qui cependant s'inscrit matériellement dans le paysage".
La noosphère, à l'instar de la biosphère qui la porte, est un vaste organisme vivant qui se construit et évolue, qui connaît des règles de sélection et des modes d'association qui restent encore largement à explorer. Les idées germent, se propagent et prolifèrent, s'associent, se combattent et s'amalgament tout comme les organismes vivants. Elles diffèrent d'eux en ceci : elles sont immatérielles.
Voir : noosphère
La 3ème voie du IIIème millénaire
Les éléments de symbiose entre les outils numériques et notre propre travail au bureau ou à distance créent des conditions tout à fait nouvelles. Nous sommes en train de construire en tant que cellules vivantes un organisme vivant de la dimension de la planète que Teilhard de Chardin appelait la noosphère, mais c'est beaucoup plus que ça. Il y a bien-sûr la communication quasi-neuronale dans un réseau neuronal mais il y a aussi le métabolisme énergétique et financier qui circule dans cet organisme vivant qui a déjà et qui va avoir un impact de plus en plus grand non seulement sur les entreprises, mais aussi sur le politique, l'économique, l'industriel, la culture, voire notre approche philosophique du monde dans lequel nous vivons. Nous sommes les co-constructeurs de ce cerveau planétaire.