Au-delà de la technostructure.
Un double impact positif :
économique et social
Fabrice PAPY est professeur des universités, enseignant-chercheur en sciences de l'information et de la communication. Il dirige le laboratoire Document numérique et usages. Ses travaux de recherche portent sur les problématiques de la médiation instrumentée par les technologies de l'information et de la communication.
Directeur scientifique du domaine éditorial "Traitement de l’information" (Hermes Science Publishing Ltd) il est rédacteur en chef de la revue "Les Cahiers du Numérique".
Il est inventeur et fondateur de Titralog
Dossier publié le 28 janvier 2022
Par Fabrice Papy, Cyril Jakubowicz - Éditions ISTE
Les bibliothèques numériques, les réseaux sociaux et les sites marchands à forte audience qui émergent des "sociétés de l'information" partagent les mêmes technologies, proposent des fonctionnalités d'expérience utilisateur (UX) identiques, des ressources numériques hétérogènes et naissent au sein des mêmes communautés de concepteurs et d'ingénieurs.
Mais dans cette frénétique course à l'innovation, on sait que l'invention ne devient innovation que par son acceptation sociale, difficilement prévisible.
Bien qu'elle soit souvent clamée, l'innovation ne se décrète pas car c'est un phénomène complexe, systémique ou plus rarement, individuel de "maturation" et d'hybridation de connaissances qui repose sur des bases humaines.
Les processus cognitifs créatifs demeurent une énigme : les neurosciences ne permettent aujourd'hui que de cartographier grossièrement le cerveau, n'apportant pas de de réponses sur le comment et le pourquoi de la faculté créative humaine. Elles donnent cependant la possibilité d'identifier certaines conditions nécessaires à l'émergence de la pensée créative, permettant d'élaborer des stratégies propices.
Par Fabrice Papy et Dominique Sansonetti - Éditions Hermès Lavoiser
Pour toute entreprise, Internet est un Eldorado où l'investissement est minimal, le gain économique est maximal, mais où la maintenance et l'évolutivité est difficile à maintenir.
Les principales sources de danger sont le manque de culture numérique des dirigeants comme des salariés de l'entreprise. Cette absence de culture numérique est fréquemment comblée par un imaginaire puissant reliée à Internet et une pensée magique commode pour combler le fossé entre le projet et la réalisation
On compte parmi les plus célèbres bibliothèques numériques mondiales Google, Facebook, LinkedIn, Youtube, Amazon, etc.) et autres acteurs de poids du numérique (Apple Inc., Microsoft, etc.).
De manière concomitante, les réalisations technologiques robustes de diffusion de l'information garantissant un service public à la hauteur des attentes et des besoins des citoyens sont apparues tardivement en France malgré beaucoup d'effets d'annonce.
Au-delà de la dématérialisation des modes de vie, on a pu constater que ce sont avant tout les acteurs scientifiques et les firmes transnationales qui ont fait preuve d'une étonnante dynamique, à l'inverse des organisations administratives et politiques.
Les Etats, acteurs de la construction de la "société de l'information" sont arrivés tardivement dans l'effervescence de la publication de l'information en ligne, sans espoir d'en infléchir les orientations. Les ambitieux programmes gouvernementaux demeurent incertains et les nombreuses études scientifiques soulignent que les utilisateurs ne parviennent pas à s'approprier les dispositifs qui devraient répondre à leurs attentes d'association et de contextualisation de l'information. En cliquant au hasard, ils parviennent à se débrouiller mais nombre d'entre eux ne comprennent pas ce qu'ils font quand ils manipulent les machines.
Le périmètre des services de communication en ligne sous la responsabilité de l'Etat est extrêmement large : information légale diffusée par les ministères, les collectivités territoriales, les mairies, les organismes publics, les structures privées tels que l'énergie, le transport, la santé..., les associations etc.
La dématérialisation des procédures par les services publics exclut nombre d'usagers qui se retrouvent dans l'incapacité de procéder aux démarches requises.
La diversité des acteurs est telle qu'un contrôle de l'accessibilité des contenus en ligne est illusoire, voire tout simplement impossible.
L'inadéquation des systèmes d'information en ligne aux attentes des usagers et leur capacité à les utiliser tend à s'amplifier.
Sous la pression de la compétitivité, les logiques technocentrées qui équipent l'infrastructure technique de la "société de l'information" ne sont pas pensées pour participer à un fonctionnement global au sein d'un hypothétique réseau en construction, qui serait constitué d'entreprises aux activités diversifiées.
Une telle perspective d'interopérabilité ascendante qui ferait émerger une sorte de métasystème d'information apparaît comme une incongruité dans le contexte hyperconcurrentiel de la mondialisation économique actuelle.
La banalisation des moteurs de recherche, promus comme assistants à la RI ont évolué vers une dé-spécialisation de la RI conçue et pratiquée par les professionnels de l'information attitrée.
Bien sûr, il existe aussi de nombreux secteurs d'activités économiques et scientifiques où la recherche d'information repose sur de réelles habilités techniques, soutenues par une solide formation académique et une expérience subtile des besoins des usagers/utilisateurs
Malgré l'assimilation désuète dont elles peuvent faire l'objet, les bibliothèques physiques continuent à jouer pleinement leur rôle socioculturel en offrant à tous les publics, des plus jeunes aux plus âgés, quelles que soient leurs conditions sociales, accès à de vastes collections rassemblant informations et connaissances de toutes natures. Après une période d'incertitude liée à la pression exercée par le numérique, bibliothèques municipales, départementales, Centre de documentation et d'information, bibliothèque Universitaire etc. se sont réinventées.
Les innovations par hybridation sont parfois des innovations de rupture. Le succès du moteur de recherche Google, conçu à l'origine pour concurrencer les autres moteurs de recherche, dépasse aujourd’hui très largement cette fonction lors de son lancement.
Youtube pour sa part a acquis avec le temps un statut de MétaMédia audiovisuel planétaire.
Ces bouleversements sont à mettre sur le compte des usages qu'ils continuent de susciter. Cela démontre l'importance de la prise en compte des usages dans les processus d'innovation des bibliothèques numériques. L'hybridation est à l'origine de l'émergence de nombreuses nouvelles fonctionnalités des interfaces et des bibliothèques numériques. Ces nouvelles fonctionnalités ont fini par en bouleverser l'identité.
Ces innovations réussies sont-elles pour autant souhaitables ? Cette question est développée plus loin dans ce document. Mais on sait qu'une licorne (une start-up dont la valorisation atteint au moins un milliard de dollars) est rarement une technologie tournée vers le "bien" !
Il ne s'agit plus aujourd'hui d'inégalité d'accès à des équipements informatiques mais des compétences techniques et d'une maîtrise des usages communicationnels indispensables à l'utilisation des ressources en ligne. La fracture numérique n'est plus la diffusion mais l'usage de l'information, malgré un accès au réseau de plus en plus étendu.
Les cahiers des charges des bibliothèques numériques destinées à remplir les fonctions élémentaires d'informations à l'ensemble des citoyens ont souffert d'une absence de pilotage stratégique, comme l'illustre le plan de déploiement du haut et très haut débit.
L'expression "bibliothèque numérique" qui se substitue aux formulations adéquates de "documentation électronique", "collections numériques", "ressources numériques" ou service de bibliothèque numérique alimente une représentation erronée de la situation technologique des documents immatériels et de leur accessibilité.
Les grandes bibliothèques numériques de ressources culturelles, scientifiques et techniques souffrent d'une interopérabilité** à géométrie variable, souvent peu ergonomique, au grand dam des étudiants et des citoyens. L'approche technocentrée des concepteurs ne permet pas à ces derniers de comprendre et de résoudre les problématiques de désorientation et d'insatisfaction des utilisateurs.
Pour remédier à cette désorientation, il convient de travailler à la fois sur les non-utilisateurs, sur les abandonnistes qui se sont dégagés après avoir essayé Internet, mais aussi sur les utilisateurs qui ne développent que de faibles usages de l'information numérique. Appréhender ce phénomène social nécessite une approche qui va bien au-delà de la simple problématique de l'adoption (ou rejet) des innovations
** La technologie réputée facilitante, induit des saturations irréversibles et incontournables. D'un côté elle permet aujourd'hui la gestion et la circulation quasi immédiate de très gros volumes de ressources (d'information). Mais le problème d'accessibilté à ces ressources demeure : comment communiquer et échanger des connaissances existant sous différents formats hétérogènes ? Comment relier les bases de données de différentes institutions ? La réponse est dans l'interopérabilité de ces ressources portée par les technologies du numérique. L'interopérabilité est une relation immatérielle, un pont qui relie une connaissance en mouvement.
Ci-dessous : captures d'écrans de l'intégration du Portail Titralog, utilisé par la Médiathèque municipale Jules Verne
Voir : Portail Titralog
et Médiathèque
Ci-dessous : capture d'écran (image réduite) des résultats de la recherche/exploration d'informations, et visualisation
"La notion de bibliothèque est fondée sur un malentendu, à savoir qu'on irait à la bibliothèque pour chercher un livre dont on connaît le titre. C'est vrai que cela arrive souvent mais la fonction essentielle de la bibliothèque, c'est de découvrir des livres dont on ne soupçonnait pas l'existence et dont on découvre qu'il sont pour nous de la plus grande importance; et pour cela, bien sûr, nous pouvons faire cette découverte en feuilletant le catalogue, mais il n'y a rien de plus révélateur que d'explorer des rayons où se trouvent par exemple rassemblés tous les livres sur un sujet donné et de trouver à côté du livre qu'on était allé chercher un autre livre qu'on ne cherchait pas et qui se révèle être fondamental…"
L'information fiable existe, mais les problématiques de désorientation et d'insatisfaction des citoyens n'ont toujours pas été résolues par les technologies employées dans les sites web. L'approche technocentrée des concepteurs empêche ces derniers de comprendre la difficulté des utilisateurs.
A cela s'ajoute l'inflation des médias numériques (audio, vidéo, image). Des progrès scientifiques considérables ont été accomplis en matière d'analyse automatisée des données. Malgré cela on constate que les procédés de recherche sont restés bien frustres en ce qui concerne les dispositifs technologiques d'indexation et de recherche des ressources audio et vidéo s'ils n'ont pas fait l'objet d'une indexation spécifique par métadonnées
Le génie, c'est 10% d'inspiration, et 90% de transpiration. On n'apprend rien en s'amusant ! Certains s'amusent en apprenant !
Parmi les divers profils qui s'amusent en apprenant, ceux qui persévèrent deviendront des intellectuels, dans son sens noble. Un entrepreneur est aussi un intelllectuel. Mais qu'on se le dise, les bandits et les chausse-trappes écument et jonchent aussi les chemins numériques, comme autrefois les brigands attaquaient les caravanes sur les routes de la soie.
Aujourd'hui pratiquement tous les internautes utilisent les moteurs de recherche mais peu connaissent les savoir faire des webmasters et des agences web spécialisées qui peuvent avec subtilité et expertise (référencement naturel, black hat SEO - Search Engine Optimization) tromper la vigilance logicielle et positionner dans les premières places de la liste des résultats dont la qualité et l'intérêt des sites peut être sujette à caution. Ainsi les référencements commerciaux de piètre qualité en tête de première page constituent autant de pièges pour des internautes peu avisés dont l'éducation à l'information est en jachère.
Par ailleurs, la blogosphère (et ses contenus audiovisuels) et ses réseaux sociaux constituent des lieux numériques fermés aux moteurs de recherche. Ils sont utilisés fréquemment et exhaustivement par les internautes comme sources d'informations primaires, sans disposer de procédés fiables pour opérer des sélections qualitatives dans les informations diffusées.
Les internautes les moins experts s'exposent aux dérives informationnelles des sites pour lesquels l'audience et la popularité (les "like" etc.) constitueraient à eux-seuls des critères de qualité.
L'effet pervers des algorithmes qui alimentent les gens en information sur les plateformes telles Facebook produisent de plus en plus un monde dans lequel chacun vit dans sa propre bulle d'information (effet bulle).
L'immédiateté de la disponibilité des données qu'offre le Cloud Computing a eu raison des inquiétudes sur la confidentialité et la protection des contenus liées à l'externalisation des données et leur gestion par des sociétés prestataires. Ces environnements informatiques délocalisés ont généralisé la création d'espaces protégés où les utilisateurs sont invités à partager de nombreuses données personnelles nominatives. Cet emballement technologique pour le Cloud Computing a gagné jusqu'aux plateformes institutionnelles : Impôts, La Poste, Assurance maladie. Mais les questions sensibles de confidentialité et de la protection des données nominatives des "utilisateurs" : contribuables, assurés sociaux, clients, etc. ne sont pas éliminées.
Aujourd'hui, dans un monde de plus en plus immatériel, chaque citoyen doit disposer d'un bagage instrumental et méthodologique de haut niveau comparable à celui des professionnels de l'information. Ne pas courir le risque d'une incapacité à exercer sa citoyenneté nécessite une culture de l'information en mesure d'accompagner efficacement la dématérialisation des services publics.
La recherche d'une information pertinente a toujours demandé des savoirs et des savoir-faire que tout professionnel de l'information (jusristes, journalistes, chercheurs, documentalistes, chargés de communication, veilleurs, community managers etc.) met en oeuvre dans son domaine d'activité respectif.
Si en 2022 on oblige les gens à accéder aux services publics par le numérique, il y aura 20% à 25% de personnes en difficulté, a déclaré J. Toubon en 2018 en présence du secrétaire d'Etat chargé du numérique.
Dans un contexte d'évolution technologique très rapide, l'administration s'interroge sur les meilleurs outils à mettre en œuvre, et pour quels terminaux. Hélas, les plateformes numériques technocentrées exigent des utilisateurs des habiletés informationnelles et numériques loin d'être acquises par tous les citoyens
MONNAIE MONDIALE
L'économie virtuelle (des actions et titres financiers) est plusieurs centaines de fois plus important que le poids de l'économie réelle.
Moins de 5% des milliers de milliards échangés quotidiennement sur le marché des changes sont injectés dans l'économie réelle.
CRYPTOMONNAIES
Vu le nombre de monnaies électroniques qui se créént, on ne peut pas qualifier de monnaie un sytème d'une telle volatilité, qui peut s'effondrer du jour ou lendemain. Pour le moment, il s'agit essentiellement d'un support de trading hyper spéculatif.
Pendant des années, l'un des principaux atouts originaux de bitcoin était qu'il était "anonyme". Mais on sait depuis un certain temps qu'il n'y a pas d'anonymat, même dans le monde du bitcoin. Ces monnaies électroniques sont abordées dans le paragraphe suivant sur les métavers
MONNAIES LOCALES
Il existe à ce jour au moins 4000 monnaies privées dans le monde, celle de la banque suisse WIR étant probablement la plus connue. Ces monnaies "privées" traduisent les besoins propres d'un terroir. Il ne faut surtout pas voir un quelconque antagonisme entre monnaie globale et monnaies locales, elles sont toutes complémentaires. Des organisations ayant une bonne connaissance des attentes au niveau local sont plus à même de remplir des missions sociales (assistance aux enfants ou aux personnes âgées, lutte contre le chômage etc.) militent pour que les initiatives de portée nationale ou européenne soient soutenues par l'introduction de monnaies régionales. Ce modèle de développement local concret, crédible et cohérent permet de répondre aux attentes légitimes de ces milliards d'hommes qui, actuellement, n'en subissent que les conséquences négatives.
RELOCALISATION
La notion de voisinage n'est plus seulement physique et sociale. Et le télétravail permet de créer une communauté choisie, un réseau de proches et de proximité, non seulement géographique mais aussi numérique. Progressivement, il permettra à chacun de choisir son lieu, pas forcément urbain.
Il faut des réseaux épistémiques (composés de profanes et d'experts) pour fédérer ces intelligences connectées. La gouvernance en réseau doit remplacer la centralisation; une aristocratie de talents et non plus une aristocratie démagogique (clientélisme, électoralisme, césarisme, carriérisme).
Les Etats omniprésents, voulant tout contrôler, tout organiser, tout financer ont perdu toute crédibilité. L'Etat providence est en faillite et il va entraîner avec lui toute l'économie locale et domestique par vampirisme, s'il ne lui est pas appliqué d'urgence le principe de séparation de l'Etat et de l'Entreprise. L'abandon de l'utopie démocratique égalitaire sera le seul chemin de salut face à la montée des totalitarismes rampants.
La tyrannie de la médiocrité et son nivellement par le bas rend vulnérables ceux qui seront sans réponse face au dynamisme et l'ingéniosité du reste du monde. Ceux qui ne savent pas survivre sans assistanat et sont incapables de relever les défis sont condamnés à moyen terme.
L’égalité nie la diversité, lamine les différences, et conduit, toujours, au nivellement par le bas, à la médiocrité et à la vulgarité. Faut-il encore rappeler qu'en matière humaine, rien n'est universel, uniforme, égal ou commun ; tout est unique et singulier, relatif et hétérogène.
Si l'on s'obstine à confondre démocratie et suffrage universel, la démagogie aura de très beaux jours devant elle.
Il ne faut soumettre au vote universel que les problèmes qui sont suffisamment proches pour être universellement connus et compris. Les autres problèmes plus complexes, à plus long terme, plus stratégiques, plus fondamentaux, doivent être réglés démocratiquement par des élites compétentes choisies pour ce faire par des instances adéquates (régionales ou MétaRégions, MétaPôles etc. selon les nouvelles appellations, entités/découpages administratifs qui remplaceront les anciennes).
Les bibliothèques numériques financées par des programmes gouvernementaux ont en commun la fonction et la mission de rendre accessibles leurs ressources afin que chaque individu puisse en faire un usage approprié à sa culture, ses capacités, ses besoins, ses intérêts, ses aspirations.
Avec le souci de justice sociale (par la voie de l'autonomie) et la volonté de combattre les fractures numériques, les gouvernements ont l'obligation de proposer une information qui bénéficie à tous pour améliorer la qualité de leur vie dans le respect de leurs droits et de leurs devoirs.
L'humanité a changé de taille et de rythme. Elle doit donc aussi changer d'organisation, entre globalisation pour les problèmes globaux, et relocalisation pour les problèmes de proximité.
Sachant que le monde de demain sera un vaste réseau connecté, le projet pilote de ces MétaBbibliothèques sera de développer un réseau numérique citoyen, un réseau de connaissances connecté entre MétaRégions (ex-Provinces) , MétaPôles et MétaVilles qui s'intègreront et se co-développeront naturellement et organiquement au sein de la Nation et de l'Europe. Ces réseaux seraient donc pilotés respectivement par un exécutif "du terroir", identifiable. Nous évoluons vers un monde de mosaïques de petites communautés, avec interférences fortes entre ces entités
.
Les citoyens sont demandeurs de ces réseaux de connaissance qui permettent de restaurer un rappport actif au savoir et aux connaissances (savoir expérentiel), et de se reconnaître et s'affirmer au sein de ces réseaux d'appartenance électifs et sélectifs qui n'ont rien à voir avec ces "likes" et ces "mille amis" sans consistance et fugaces.
Une déparisianisation de la France est vitale ; les vrais pouvoirs doivent se trouver dans chaque Région qui doit être autonome. Le président d'une région (MétaRégion) devra être le seul à être élu démocratiquement. Les instances étatiques centrales devront être mises en place par les présidents de Régions dont le découpage est à revoir entièrement. Il faut briser le néo-monarchisme de la 5ème république.
En France, l'organisation des niveaux territoriaux pose problème : nous en avons pas moins de six : la région, le département, la sous-préfecture, le canton, la commune et le quartier, ce qui conduit à la confusion et au gaspillage. Ramener de six à trois le nombre de nivaux permettrait de fixer avec les précision les compétences de chaque niveau.
Une Région ou une Ville doivent être cohérentes des points de vue historique, économique, culturel, géographique etc ... Il faudra tenir compte des découpages naturels en vigueur au Moyen-Âge et de leur évolution.
Le concept de MétaRégion et MétaVille répond parfaitement aux besoins de ces grands bouleversements de la révolution numérique, à la seule condition : confier cette mission à un pilote collectif expérimenté et avisé qui ne fasse pas les mêmes erreurs que celles de nos ambitieux programmes gouvernementaux financés par les fonds publics qui peinent à remplir leur mission.
"Le périmètre géographique de chaque Région (ou province) ferait l'objet de travaux de géographes et d'une concertation étroite avec les élus locaux et la population appelée à l'adopter, dans un vrai processus d'appropriation démocratique, qui permettrait de remédier à la grave crise de notre système de représentation. Parallèlement aux compétences qui seront dévolues à ces nouvelles collectivités (santé, économie, emploi, police territoriale, etc.), elles disposeront d'un exécutif dont le mode d'élection devra correspondre à un véritable ancrage territorial et immédiatement identifiable par les citoyens pour que ce nouveau souffle décentralisateur s'accompagne d'un nouveau souffle démocratique" . Par :
David Lisnard, maire de Cannes, Président de l'Association des maires de France (AMF)
Le modèle pyramidal de l'Europe est devenu trop lourd, trop lent face à un monde réel où la densité et la vitesse des interactions ont été multipliées par mille en moins de cinquante ans. Au coeur du changement paradigmatique que nous vivons à l'échelle mondiale, tout ce qui reste pyramidal est condamné à disparaître... par sélection naturelle du "moins apte".
L'Europe devra, elle aussi, devenir un véritable réseau, c'est à dire un ensemble de nombreuses entités de petite taille, autonomes, fédérées par un projet commun fort, en interactions mutuelles permanentes, engagées dans la réalité du monde, moteurs des mutations paradigmatiques et des valeurs émergentes.
Nous sommes à l'ere d'Internet et des réseaux. Il n'a jamais été aussi aisé et efficace d'agir en réseaux de partenaires alliés. Ces réseaux peuvent se montrer plus créatifs et dynamiques que les géants centralisés et cloisonnés. A nous de saisir cette opportunité et de construire cette Europe de la création, non pas contre le monde, mais avec tous ceux qui partagent nos valeurs.
Le passage des structures pauvres (pyramidales) aux structures riches en réseaux est impératif pour survivre dans le monde de demain. Sinon, nous n'aurons pas la capacité de réactivité suffisante, telles les administrations françaises. Il faut donc s'engager sur la voie des organisations en réseaux dès à présent et abandonner les structures pyramidales, trop lentes, trop lourdes, trop rigides.
Le réseau est le modèle émergeant de toutes nos organisations sociales et communautaires, professionnelles et entrepreneuriales.
C'est au sein de ces réseaux que s'organisera une relation suivie entre professions, guides ou référents, mais aussi des relations entre personnes. La pyramide hiérarchique qui, longtemps, fut le grand modèle de référence des organisations humaines va céder le pas aux réseaux intercatifs et créatifs de petites entités autonomes impliquant des comportements corrects, une éthique :
fidélité, confiance, confidentialité, respect, complicité, humour. Il s'agit d'une vraie communauté aussi immatérielle que réelle, fondant une identité. Un réseau dense et intriqué de communautés de vie et de terroirs.
Voir l'ouvrage : "Réseaux - L'autre manière de vivre - Les réseaux en dix questions." Par Marc Halévy, scientifique spécialiste en physique des systèmes complexes.
On ne dirige pas contre le peuple, on dirige avec le peuple.
Il y a deux cultures, la culture dite populaire, et la plus distinguée, celle du ministère, de l'Académie, des peintres etc, et de la mode.
Le grand art marie ces deux cultures, la première, celle avec les sabots et la culotte de laine rèche portés par les paysans avec la deuxième, celle de la finesse et la sophistication.
Aujourd'hui la culture tend à devenir un vulgaire produit économique. (Michel Serres)
Chaque entité devra reconstruire une identité forte en s'appuyant sur les richesses de son patrimoine.
Voir : Festival d'Art Pyrotechnique, Cannes
Sciences, techniques et philosophie se répondent. Il faut d'urgence créer de nouvelles valeurs de vivre ensemble, mais pour cela nous avons autant besoin de la technique que de l'art, de la littérature, des poètes et des philosophes
La recherche artistique est, elle aussi, comme la recherche scientifique, philosophique et mystique, une voie d’élargissement de la conscience et un chemin vers la connaissance. Ce n’est pas un hasard si tant de grands scientifiques de ces dernières décennies flirtent si souvent avec la métaphysique et la mystique, d’Einstein à Borhr, de Jung à Reeves, de Heisenberg à Böhm, de Capra à Trinh Xuan Tuan, de Mach à Prigogine. Newton, déjà, était bien plus alchimiste que physicien.
Effondrement de la bureaucratie et redécoupages en communautés intelligentes et efficaces, avec de fortes interférences entre elles et davantage de cohésion. Un monde de proximité non seulement géographique mais aussi numérique.
Cette crise sanitaire de COVID-19 (avec le confinement et le télétravail) a été un puissant révélateur entre autre, de la phénoménale incurie de l'administration/bureaucratie française, de la majorité de ses énarques et de ses inopérants "comités scientifiques". Voir : META covid
Par ailleurs, le télétravail a dévoilé bien des failles de nos infrastructures (pannes des fournisseurs d'accès, failles de sécurité dans la gestion de nos données personnelles et de santé, Pass sanitaires hackés etc.)
Les citoyens de demain feront leur propre apprentissage, au-delà et en complément des savoirs académiques. La fluidité et la facilité d'accès de ces réseaux en feront des espaces conviviaux.
Des sites thématiques spécialisés (santé, éducation, technologie etc.) font apparaître des relations inédites entre experts et profanes. C'est l'émergence d'une intelligence collective destinée à la co-construction de biens communs.
Ces réseaux épistémiques composés de profanes et d'experts sont nécessaires pour fédérer ces intelligences connectées.
De même, la gouvernance en réseau doit remplacer la centralisation. Il ne faut soumettre au vote universel que les problèmes qui sont suffisamment proches pour être universellement connus et compris. Les autres problèmes plus complexes, à plus long terme, plus stratégiques, plus fondamentaux, doivent être réglés démocratiquement par des élites compétentes choisies pour ce faire par des instances adéquates (selon les nouvelles entités et appellations, MétaRégions, MétaPôles... qui remplaceront les anciennes et qui se construiront en réseau).
Des bibliothèques numériques sous le contrôle de la mairie. Cette organisation permet de repenser le rapport à la connaissance, un réseau de connaissances au delà du réseau documentaire, avec UNE bibliothèque mais plusieurs sources (collèges, lycées...), au-delà des frontières physiques (MetaBibliothèque et réseau épistémique fluide et dynamique).
L'outil est opérationnel, à adapter en fonction des besoins.
Voir : Titralog et son application
Le développement du site Internet pour un Réseau Français de chirurgiens maxillo-faciaux d'excellence (projet en cours) pourra servir de modèle technique pour inspirer et développer le projet pilote de ce réseau de collectivités. On pourra imaginer un Pôle santé et un Pôle culture.
Il est temps que les bureaucraties bien spécifiques à la France laissent les talents s'exprimer, s'accomplir et s'épanouir au lieu de les étouffer avec des règlements et des normes inapplicables. 400 000 règlements gouvernent l'ensemble de nos actes en France, un record mondial !
Voir plus bas le § : Système politique : la France prend du retard
Les programmes d'aide à l'innovation numérique ont la paradoxale tendance à soutenir les innovations sans risque, c'est à dire celles qui sont le moins innovatrices. Par ailleurs, l'industrie lance sans cesse de nouveaux modèles qui n'ont rien d'innovant, mais sont présentés comme tels pour faire tourner la production.
Il ne faut pas confondre les incessantes modifications des paramètres techniques des systèmes d'information et de communication qui engendrent en quelque sorte, un effet négatif de l'innovation.
L'émergence de la société de l'information est, paradoxalement encore, freinée par le poids des investissements colossaux fréquemment élaborés sur des impulsions politiques, mais dont le "modèle d'utilisabilité" n'est toujours pas établi.
Les innovations dont le caractère s'avère "souhaitable" est loin d'être une évidence. Pour exemple, les pratiques de détournement de l'attention sont nombreuses et conduisent à une dépendance des utilisateurs et des troubles psychiques et psychologiques
Les plus célèbres bibliothèques numériques mondiales (Google, Facebook, LinkedIn, Youtube, Amazon, etc.) et autres acteurs de poids du numérique (Apple Inc., Microsoft, etc.) utilisent les techniques de détournement de l'attention de manière très agressive, comme le fit en son temps TF1 et autres chaînes de télévision (vendre le temps de cerveau aux annonceurs), mais en perte de vitesse. Objectif : capter l'attention, orienter, façonner l'attention afin que les messages publicitaires aient un maximum d'impact.
La pression à l'innovation a tendance également à pousser les entreprises à se lancer dans une course à la publicité de l'innovation et promouvoir des inventions qui pour nombre d'entre elles ne seront jamais des innovations. D'où la déception de leurs clients. Ce n'est pas parce qu'un gadget est nouveau ou à la mode, qu'il est utile.
Il ne s'agit pas d'inventer un nouveau gadget toutes les trois semaines, mais bien de développer un nouvel état d'esprit, absolument indispensable pour aborder le troisième millénaire. Renforcer l'entreprise par l'innovation signifie d'abord cultiver l'imagination et se donner les moyens d'accéder aux outils immatériels de création.
Les innovations technologiques qui réussiront seront celles qui feront sens pour les utilisateurs, et qui leur permettront de vivre leurs paradoxes dans leurs usages.
Cocteau avait un très bon mot à propos d'une innovation et de son acceuil favorable par le public : "y'a des règles pour faire un succès mais nous ne les connaissons pas".
L'adoption de la nouveauté par un grand nombre d'usagers reste difficilement planifiable.
Pour innover il faut donc passer de la planification à la synchronisation.
En se concentrant sur l'innovation on oublie le système dynamique et évolutif qui a permis de faire émerger l'innovation. C'est le système d'émergence de l'innovation qui est important et non pas l'innovation en soi. C'est le mouvement, la dynamique, la transformation, le processus qui construit des réseaux, par émergences progressives.
La logique repose sur une chaîne d'ordinateurs indépendants les uns des autres, qui sont à même de tracer la propriété d'un bien numérique, aussi bien, voire mieux qu'un organe centralisateur.
Décentralisée et infalsifiable, cette technologie récente de stockage et de transmission d'informations présente trois caractéristiques : elle est transparente, sécurisée et fonctionne donc sans organe central de contrôle.
Développée par des communautés de users innovators*, son fonctionnement repose sur le réseau collaboratif décentralisé Peer to Peer (P2P).
La technologie blockchain a permis l'existence de la crypto-monnaie, tel que le Bitcoin.
* Les users innovators s'engagent initialement dans une activité qui s'inscrit dans le nouveau paradigme de l'innovation facteur de bien-être social.
Et l'augmentation du bien-être social est la réponse la plus pertinente concernant les bibliothèques numériques . C'est la très singulière place qu'occupent les interfaces des bibliothèques numériques vues sous l'angle de l'innovation, avec un double impact positif, économique et social.
Nous entrons dans l'économie de la connaissance ! Et les investissements en connaissances auront un impact positif sur la croissance économique des progrès techniques dans les Technologies de l'Information et de la Communication. Nous n'en sommes qu'aux balbutiements.
Les grandes références commerciales en ligne sont des gros consommateurs d'innovations technologiques qui leur permettent de renouveler l'attractivité de leurs marketplaces auprès d'une clientèle exigeante, inconstante et évanescente. Les initiatives de ces bibliothèques numériques de produits et de services sont reproduites dans un mouvement ininterrompu de "viralité technologique" par toutes les autres entreprises, concurrentes ou non.
L'ingéniosité technologique et l'originalité graphique se nourrissent d'adaptation ergonomiques réciproques pour améliorer l'accès et optimiser les recherches et les services numériques.
Le Métavers, sorte de réseau social en 3D s'annonce en fanfare dans notre réalité, pour le meilleur ou pour le pire.
Les projets de métavers ont le vent en poupe, promus par les géants californiens du net.
Le métavers reste cependant un terme flou dont chacun se fait une idée plus ou moins pertinente de ce que sont ou seraient les métavers, contraction de "méta" et "univers" dans lequel on pénètre avec un casque qui permet de s'y mouvoir sous la forme d'un avatar, échanger avec d'autres avatars, interagir avec des objets, son environnement. Le métavers vise à créer une version virtuelle de presque tout, des interactions sociales à l'éducation, en passant par le commerce et les divertissements.
Pour schématiser, le métavers est un espace virtuel, numérique, avec de vraies personnes représentées de manière numérique (des avatars). Ce concept est abordé plus loin, notamment en rapport avec les simulacres de la crise sanitaire Covid-19 qui a débuté en janvier 2020, deux ans déjà !
Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) adopté par le Parlement Européen en 2016 accorde aux citoyens le contrôle de leurs données personnelles. Ces dispositions réglementaires sont intervenues après des scandales à l'échelle planétaire quant aux détournements et utilisations abusives par les grandes entreprises du numérique de données personnelles, archivées et retraitées sans le consentement des internautes.
Le RGPD a révélé dans le même temps les fonctionnements et les complexités des interopérabilités technologiques que doivent comprendre tous les citoyens, au risque de devenir des analphabètes de la société de l'information et de la communication qui a supplanté en quelques années celle qui la précédait, celle de Gutenberg, en simplifiant !
- Plus d'1,4 millions des données de Santé confidentielles des Français ont fuité mi- 2021 (un fichier de personnes ayant réalisé un test PCR dans le cadre de l'épidémie de Covid-19). La plateforme a été piratée, bien que la prestation ait été facturée 30 millions d'euros.
L'AP-HP avait la responsabilité légale de protéger ces données, mais hélas, une fois que ces données sont dans la nature, le mal est fait. Via les tests PCR mais aussi via la vaccination, des données de santé personnelles ont été fournies à des entreprises qui n'étaient pas prêtes à accueillir et à devoir gérer de telles données sensibles.
- jeudi 27 janvier, un groupe de cybercriminels menace de publier des fichiers volés au ministère de la Justice si une rançon n'est pas payée avant le 10 février 2022.
De nombreuses entreprises, et même des TPE-PME ont été visées par ce type d'attaques ces dernière années. Des attaques contre Thalès, TransDev, ou encore Accenture ont été revendiquées ces derniers mois.
Quand l'Etat devient le voleur ! La CNIL, gendarme des données personnelles déplore le manque de données fournies par le gouvernement pour juger de l'efficacité du passe sanitaire. Pas d'analyse chiffrée !
Après 18 mois de pandémie, la CNIL a rendu fin novembre 2021 un quatrième avis sur les dispositifs de lutte contre le Covid-19. Le texte interpellait cette fois directement le gouvernement sur la nécessité de fournir des garanties quant à l'efficacité concrète du pass sanitaire, en place depuis le 9 juin 2021 en France.
L'introduction du pass sanitaire a par ailleurs engendré de nombreuses fraudes, et le risque d'exploitation malveillante des données collectée. Des trafics ont également été révélés avec la vente de documents falsifiés.
La Cnil rappelle également dans son avis des manquements en ce qui concerne la sécurité des données personnelles des utilisateurs de l'application TousAntiCovid.
La Cnil a rappelé à plusieurs reprises la nécessité que les dispositifs mis en place en urgence par l'exécutif soient limités dans le temps, afin de ne pas devenir une entrave aux libertés individuelles. Et de pouvoir supprimer "au plus tôt" toutes les données personnelles des citoyens français utilisées pour ces documents.
Comme tous les cinq cents ans, environ, le système socio-économique vit une mutation paradigmatique, un changement de logique globale.
Nous passons d'une logique de masse à une logique de valeur. Depuis l'an 2000, environ, les puissances des deux paradigmes se sont croisé et les turbulences se sont amplifiées et accélérées : ce sont les crises.
Ainsi, pour protéger leur position dominante et privilégiée, les institutions dominantes de la Modernité que nous quittons ont mis en place une chape de plomb.
Leur mission :
- mettre l'ancien système sous perfusion avant acharnement thérapeutique, et financer cela par des endettements, des taxations et de la planche à billet.
- empêcher le nouveau paradigme de grandir trop vite en lui mettant le plus de poids possible sur la tête.
Alors a commencé une période chaotique qui durera au moins jusqu'en 2030, pour mener, vers 2050, à une nouvelle homéostasie du système.
Parmi les nombreuses pistes d'actions qui doivent être étudiées très précisément et mises en pratique :
- maîtriser les outils numériques professionnels générateurs de valeurs ajoutées (et oublier tous les gadgets puérils). Se construire une réelle présence ciblée, professionnelle et élitaire sur la Toile.
- refuser la facilité, choisir la difficulté tout en pratiquant la plus extrême simplicité.
- cultiver jusqu'à l'excellence tous les talents, toutes les compétences et toutes les intelligences que l'on possède et en faire le moteur de ce que l'on fait.
- Donner du sens et de la valeur à ce que l'on vit, réorienter les mentalités vers la joie dans l'accomplissement
- injecter en tout ce que l'on fait, dit ou pense, un maximum de noblesse et d'élégance, de fécondité et de qualité
Bien sûr, chacun adaptera ces conseils de (sur)vie "à sa sauce" avec les priorités et les urgences qui lui sont propres, avec lucidité quant aux opportunités réelles, potentialités, faiblesses et carences.
Par Daniel Durand : "La systémique".
Le système politico-administratif Français présente des caractéristiques particulières qui en font un cas spécifique parmi les démocraties occidentales, notamment :
- une forte centralisation des pouvoirs
- une règlementation abondante et détaillée
- un dirigisme vivace
- très "protecteur"
- existence d'un sous-système juridictionnel particulier
- une tendance naturelle défensive à se replier sur lui-même (phénomène de bureaucratisation qui se perpétue, à l'heure de l'Europe et de la mondialisation.
Pour porter remède à la bureaucratisation, les dirigeants politiques multiplient les lois et règlements pour tenter de corriger les défauts et archaïsmes du système, alors qu'il faudrait à l'inverse privilégier des mesures de simplifications et améliorer la lisibilité de la règlementation. On se souviendra lors de la gestion de crise sanitaire : le rayon Castex à vol d'oiseau lors du déconfinement, les formulaires de sortie auto-signés pour promener son chien, l'interdiction ou obligation du port du masque selon les humeurs de la maréchaussée...
En fait, il serait nécessaire, au lieu de modifier constamment des dispositifs, d'agir, comme la systémique et la science des systèmes complexes nous l'enseigne, au niveau supérieur en changeant la logique d'intervention.
La France prend du retard par rapport à ses grands voisins en Europe, et le déficit des finances publiques est devenu un problème majeur. Et avec Covid-19, la dette publique française s'est envolée.
De nombreuses réformes ont été engagées (Santé, Education Nationale), mais la raison de ces échecs s'explique par le manque de méthode et de savoir faire, comme le préconise la loi LOLF :
- Quel objectif ? (efficacité de la dépense publique)
- Présentation des dépenses
- Vote chaque année de la totalité des dépenses
- Obligation de présenter des objectifs chiffrés et des indicateurs de performance
- Suivi et évaluation des performances / résultats
Selon le PDG de Facebook, le métavers, cet univers virtuel numérique serait le successeur de l'Internet mobile. Le projet de Meta se veut une évolution non seulement des réseaux sociaux, mais de tout Internet (et donc, une situation monopolistique).
Mais à ce jour, moins d'un Français sur trois déclare avoir confiance en cette entreprise pour créer et gérer un métavers. Et lorsque cette dernière est mise en concurrence avec d'autres acteurs sur le plan de la protection des données, le groupe se classe en dernière position.
Si Facebook se positionne en pionnier du métavers, de nombreuses autres entreprises se sont déjà lancées dans des projets concurrents.
Les bonnes pratiques concernant le respect de la vie privée, de cybersécurité, de lutte contre la désinformation, et de consentement éclairé des consommateurs vis-à-vis des technologies utilisées dans les métavers devront être assurés par toutes les parties prenantes, à défaut d’une régulation par les gouvernements et les lois qui sont toujours très en retard sur les évolutions de la technologie.
Le magazine Epsilon a consacré son dossier spécial de novembre 2021 très bien documenté aux métavers, présentés comme une sorte de mix des jeux vidéo, des réseaux sociaux, d'Internet et de la réalité virtuelle.
Visuel : Festival d'Art Pyrotechnique, Cannes. Les Palmiers de la Côte d'Azur.
Ce festival n'est pas présent dans un quelconque métavers en 3D. Par contre c'est un bon candidat pour initier un projet pilote culturel : fédérer des réseaux de communautés de personnes qui se rassemblent autour d'une passion commune, ici, art et science. Ce serait une approche féconde qui inciterait d'autres villes et régions à s'organiser en réseaux (construire un réseau dense et intriqué de communautés de vie et de terroirs. Une vraie communauté aussi immatérielle que réelle, fondant une identité)
Chaque année, la baie de Cannes s’embrase d’étoiles éphémères, de couleurs et autres compositions signées des plus grands artificiers français.
Le festival, devenu au fil des ans, un événement hautement prestigieux et de renommée internationale, présente des spectacles pyro-musicaux surprenants en baie de Cannes sur des thèmes cinématographiques harmonieusement mis en scène et accompagnés de musiques de film.
Au delà de ces majestueux spectacles qui mêlent art, science, technique et savoir faire ancestral (la pyrotechnie est apparue en Chine, au huitième ou neuvième siècle, c'est la science des explosifs, des poudres et des compositions chimiques), cet événement nous montre combien chaque ville peut et devrait se placer au bon niveau et développer son identité propre et son terroir, fortement intégrée au sein d'un collectif fédérateur.
Un autre domaine d'activité artistique et artisanal qui pourrait trouver sa place dans les mini-métavers indépendants des Big Tech de la Silicon Valley : transmettre le patrimoine culturel immatériel.
Les savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse : la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières naturelles et leur transformation, l'art de composer le parfum est inscrit en 2018 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel
Voir : Unesco, Pays de Grasse
Voir aussi : Unesco, l'humanité, de la préhistoire à aujourd'hui
Vidéo : Vidéo : Cosmétique, Science & Santé. Évaluation
Organiser une visite du Louvre, du musée d'Orsay ou de l'Ermitage dans les métavers culturels ? Cela fait partie des futurs possibles.
"Des pierres précieuses brillent parmi les poubelles humaines". Cette citation de Michel Serres va comme un gant au monde des métavers, et plus particulièrement le crypto Art et le NFT's Art. Michel Serres imaginait comment rendre leur liberté à nos objets, à nos oeuvres d'art, à nos souvenirs. "Une œuvre de génie est une œuvre sauvage qui hurle de singularité, elle côtoie la folie. Ainsi, ces œuvres de génie sauvages telles celles de Memling (visuel ci-dessus), et celles de Vinci, à ne pas mettre l'une à côté de l'autre car elles vont s'annuler l'une l'autre. A méditer profondément !
Source image :
Hans Memling
, Public domain, via Wikimedia Commons
Hans Memling, CC0, via Wikimedia Commons
Bienvenue dans le monde très spéculatif des métavers. Dans cette jungle numérique, tous les aventuriers tentent leur chance depuis leur canapé, ça fait beaucoup de monde !
L'engouement des NFT pour les œuvres "d'art numériques" c'est surtout du numérique. Pour ce qui est de l'art, tout y passe, depuis un simple gif, une photo, un tweet... Le premier tweet du fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a été vendu près de 3 millions de dollars pour cette œuvre magistrale de quelques mots : "just setting up my twttr".
La banane scotchée au mur vendue comme une oeuvre d'art pour 120 000 dollars n'a pas le bon format. Mais de nombreux autres formats sont acceptables : jpg, png, Gif, svg, mp3, mp4, webm, wav, ogg, glb, gltf. Le jeton doit avoir un nom et la taille du fichier à lier ne doit pas dépasser 100Mo. C'est plus drôle que le croupier du casino et son "Faites vos jeux, rien ne va plus", mais les paris sont tout aussi improbables et le marché est sujet à beaucoup d’escroquerie. A ce jeu il y a toujours des gagnants et beaucoup de perdants.
Mais on peut aussi imaginer d'autres marchés plus nobles. Ce qui suscite littéralement l'engouement derrière ces jetons repose sur l'art numérique et les objets de collection, au-delà de la triviale spéculation.
Le patrimoine immatériel de la France est immense et proposer à des grandes fortunes de financer tel ou tel patrimoine immatériel qui serait échangé et exposé dans des musées permettrait de conserver et restaurer des œuvres anciennes, de préserver et d'honorer la mémoire de nos plus grands génies.
Source image : Lascaux, Public domain, via Wikimedia Commons
L'entreprise Dassault Systèmes a reconstitué la grotte de Lascaux dans laquelle on peut se promener, casque sur la tête, pour explorer des zones d'ordinaire réservées aux chercheurs.
Le métavers rendrait les téléconsultations plus immersives, mettant en présence médecins et patient sous la forme d’avatars. La réalité virtuelle (VR) commence à être utilisée en chirurgie, gestion des phobies, du stress, des addictions.
Les métavers dédiés à l'éducation promettraient de délivrer des cours à distance à une large communauté d'élèves, parmi les plus isolés. Des tests sont en cours dans des écoles et des universités pour organiser des cours en ligne. Et des formations sur simulateurs, par exemple dans l'aéronautique, pourraient en profiter. On peut ainsi proposer des "espaces virtuels" qui aident à mieux appréhender le monde réel.
Des biens virtuels mais aussi réels seront bientôt - sont - disponibles à l'achat dans les Métavers. Blockchain, cryptomonnaies et jetons NFT garantiront transactions et certificats d'authenticité.
Le NFT "non fungible token" (qui permet à sa valeur marchande de fluctuer), est un actif numérique émis par une blockchain. Non fongible signifie qu'il ne peut pas être dupliqué, contrairement aux bitcoins qui sont fongibles. Un objet non fongible est donc un objet unique qui n'est pas interchangeable. Inversement, l'argent est fongible, on peut échanger des euros ou des cryptomonnaies, mais une œuvre d'art par exemple, est non fongible, car unique.
Cette propriété dite "non fongible" peut être utilisée pour de nombreuses choses. Mais ce qui suscite littéralement l'engouement derrière ces jetons repose sur l'art numérique et les objets de collection (peinture digitale, vidéo, photographie, objet de collection, élément de jeu vidéo - avatars, skins -, film, brevet, objet virtuel comme un sac de marque ou une paire de chaussures de designer, fichier audio...)
Le NFT, jeton cryptographique, représente un objet numérique original, un certificat d'authentification numérique pour des objets physiques. C'est une mémoire écrite stocké sur une blockchain dans le monde du métavers, et c'est avant tout un code, une règle informatique qui permet de garantir l'authenticité d'une création artistique, musicale, d'un accessoire de mode. Lorsque vous achetez un sac d'une marque de luxe, la vendeuse vous remet en même temps un numéro de série unique qui garantit l'authenticité de ce sac, que vous rangez dans votre portefeuille électronique. Ces unités de monnaie peuvent également être assimilées à une monnaie véritable.
Le NFT, par la technologie, permet d'apporter la même garantie à l'acheteur que celle pour un tableau, une musique, un objet d'art, etc. Mais attention, acheter en monnaies crypto relève encore du sport à ses risques et périls.
Les interfaces de jeux ont énormément progressé depuis l'arrivée de manettes de contrôle gestuel. Mais pour l'instant la plupart des expériences en 3D se limitent à quelques dizaines ou une centaine de personnes en même temps sur une même plateforme de jeux en ligne.
Dans le domaine des "arts et du spectacle" des célébrités ont posé un pied dans le métavers. Concerts en ligne et autres festivités s'y déroulent et les spectateurs peuvent également visiter les répliques des villas et manoirs de leurs idoles...
Les super-héros nés il y a quatre-vingts ans avec l'apparition de Superman, ont envahi la culture populaire planétaire. Parmi eux, des super-héros avaient pour fonction de faire croire à l'existence d'un futur radieux à portée de main dans lequel le modèle démocratique se répandrait sur l'ensemble du globe pour triompher des tyrannies totalitaires. Plus tard, de nouveaux personnages plus troubles ont symbolisé une Amérique en plein doute, frappée de plein fouet par la crise pétrolière, la défaite au Vietnam, puis le11 septembre 2001.
Des Superman, Batman, Super LGBT... qui se cachent derrière le masque des surhumains ?
William Blanc, spécialiste des cultures populaires aura beaucoup à nous dire dans les années à venir sur les super-héros
pas toujours recommandables qui peupleront les métavers.
Une technologie, quelle qu'elle soit, est neutre moralement. C'est ce que les humains en font qui peut être nocif et toxique, ou bénéfique et constructif. Pour exemple, la blockchain est une structure de données qui ne comporte rien d'intrinsèquement mauvais. Ce qui ne va pas c'est l'utilisation de la "preuve de travail" (proof of work) pour garantir les bitcoins : cela demande une somme d'énergie énorme et la richesse est concentrée dans les mains d'un tout petit nombre de personnes. Donc, est-ce qu'on doit utiliser la proof of work ? La réponse est difficile, ça dépend de l'usage que l'on en fait. Et cela nous ramène à la problématique des innovations, dont l'évaluation du caractère "souhaitable" est loin d'être une évidence.
Plus généralement, le métavers sera utilisé à la fois pour le bien et pour le mal, comme la plupart des innovations. Mais le danger réside en son effet hautement addictif qu'aucune drogue à ce jour n'a jamais atteint. Âmes faibles s'abstenir. C'est un univers des possibles qui va happer beaucoup de gens, et les enfants auront beaucoup de mal à sortir de ces métavers et de ce monde virtuel. Nous serons submergés et cela aura un succès redoutable.
Les deux plus grandes cryptomonnaies en volume, le bitcoin et l'ethereum, reposent sur un modèle de "preuve de travail" (proof of work), qui exige que tous les participants au grand livre numérique de la blockchain vérifient les transactions. Dans le mode de minage basé sur la "preuve de travail", les mineurs, utilisent des data centers gigantesques pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. Ils sont ensuite récompensés pour avoir enregistré des transactions en recevant automatiquement des cryptos. Une activité devenue très lucrative et concurrentielle, qui a fait s'envoler la puissance de calcul dédiée à ce processus.
Selon l'Esma (l'Autorité européenne des marchés financiers) il faudrait envisager d'interdire le principal mode d'extraction du bitcoin, basé sur la "preuve de travail" (proof of work), bien trop gourmand en énergie. Les méthodes de minage, particulièrement gourmande en énergie, seraient une menace pour la transition énergétique.
Paradoxalement, il faudra des blockchains totalement nouvelles pour déplacer des pétaoctets d'information numérique ! Scanner et vendre sous forme de NFT certaines œuvres d'art peut se révéler très gourmand en énergie.
Entre business, télé-shopping et spéculation ou encore, mélange de NFT, de cryptomonnaies et de métavers. C'est ainsi que Aral Balkan, un zeste provocateur, résume ce qu'est le Web3.
"Le web3 = décentralisation + blockchain + NFT + métavers, c’est-à-dire décentraliser pour laisser les Big de la Silicon Valley contrôler la vie de ceux qui vivront dans ces métavers. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de s’y investir ?"
Pour lui, la décentralisation du pouvoir grâce à la blockchain est une "masturbation" libertaire. Pourquoi parle-t-on aujourd’hui à ce point de la blockchain ? À cause du Bitcoin et des crypto-monnaies, à cause de la possibilité pour une petite poignée de personnes de gagner des millions ou des milliards avec ça.
Par Marc Halévy
l'économie spéculative lève des fonds mais ne produit aucune valeur d'utilité. La spéculation - ou économie virtuelle - a généré une croissance virtuelle qui a démultiplié la croissance réelle, mais sans ne rien produire. Résultat : l'économie virtuelle pèse aujourd'hui environ quatre fois plus que l'économie réelle dans le bilan économique officiel mondial (la somme des PIB des différents Etats).
Cette disproportion monstrueuse du poids de l'économie spéculative face à l'économie réelle conduit aux explosions successives des "bulles" spéculatives. Et qui paie la casse ? Les contribuables. c'est le royaume de l'imposture, de la manipulation, du mensonge et de l'arnaque où il n'y a ni "consommateurs", ni "lois du marché". Il faut donc éradiquer l'économie spéculative et boursière et libérer, enfin, l'économie réelle (libérale)
Nous arrivons au bout de cette logique financière qui est allée jusqu'au bout de sa bêtise. Nous ne vivons pas une crise financière, nous vivons la fin de la Finance, la fin de la spéculation à grande échelle et de l'argent facile.
Avec la fin de la spéculation, c'est l'économie officielle qui s'effondre. Cette économie officielle, est condamnée à la décroissance rapide : le dégonflement de toutes les bulles spéculatives est inéluctable, ce n'en est, aujourd'hui, que le tout début. Cela va faire mal. Les Etats ne pourront pas suivre.
L'économie maffieuse (trafics de tout ce qui est illégal et illicite) va, elle aussi s'effondrer. Elle ne se développe que grâce aux interdits promulgués par les Etats. Ceux-ci s'étiolent, l'économie maffieuse s'étiolera avec eux
Retour à l'essentiel. Retour au réel !
Il n'y a pas d'argent facile. Il n'y a pas beaucoup d'argent sans beaucoup de sueur.
La seule valeur qui soit est la valeur d'usage dont la valeur d'échange doit être l'exact reflet. Rappelons que moins de 5% des milliers de milliards échangés quotidiennement sur le marché des changes sont injectés dans l'économie réelle. C'est donc un gouffre qui sépare les entreprises productrices de valeur d'usage (matérielle ou, surtout, de plus en plus, immatérielle), et les banques et autres officines de l'argent virtuel.
La hiérarchie sociétale chinoise ancienne s'étageait sur quatre niveaux. De haut en bas : les scribes, les paysans, les guerriers et les marchands. Notre échelle sociétale actuelle (et mourante), est exactement inverse : les financiers en haut, les politiciens ensuite, les patrons loin derrière et les académiques tout en bas.
Cette échelle sociétale doit impérativement s'inverser à nouveau et d'urgence : en haut, les spirituels qui pensent le projet, tout de suite après, les entrepreneurs qui construisent l'économie du projet, loin derrière, les législateurs qui régulent le projet et, tout en bas, les pourvoyeurs qui drainent des ressources pour le projet
Prémices d'un phénomène de société majeur :
- Janvier 2022 : un chirurgien orthopédiste réputé a mis aux enchères (2 776 dollars) sur OpenSea, un site spécialisé dans la vente d'objets numériques NFT, la radio d'une survivante du Bataclan qu'il avait opérée, sur laquelle on voit un avant-bras transpercé par une balle de Kalachnikov.
- Janvier 2022 : Le groupe Hermès porte plainte contre un artiste américain qui a crée une centaine de NFT inspirés du célèbre sac de la marque et baptisés "MetaBirkins". Rappel : l'un des objets les plus convoités des dernières décennies est né en plein ciel, en 1984, lors d'un trajet Paris-Londres et de la rencontre de Jane Birkin, assise à côté de Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès (1978-2006)
- Prévu le 6 Février 2022 : Un couple indien va organiser la soirée de son mariage dans le métavers, et plus précisément le décor reconstitué en 3D du hall de Poudlard le château de Harry Potter. La persistance de l'épidémie limite les réceptions à 100 invités. Pour pallier une telle restriction, le couple se servira du métavers pour recevoir... plus de 2 500 personnes.
Le métavers surfe sur les promesses et la crise sanitaire a joué un rôle de catalyseur avec le travail à distance. Beaucoup d'activités professionnelles ont glissé dans le virtuel, et les entreprises de l'éducation pourraient être les lieux privilégiés pour déployer des plateformes de conférences virtuelles ou hybrides (des mini-métavers !). Tous les géants du numérique se sont lancés dans la course mais personne ne sait à ce jour sur quel monde elle va déboucher.
Microsoft annonce son intention de s'offrir le géant des jeux vidéo Activision Blizzard - un "atout" à l'heure des métavers - pour 69 milliards de dollars. Une somme colossale mais qui ne représente qu'environ 3 % de la capitalisation boursière de l'acheteur.
Annoncé comme la nouvelle génération du web, le métavers permettrait d’interagir en réalité virtuelle, ou plutôt de simuler en 3D des relations entre avatars, "offrant donc enfin une panacée pour échapper aux contraintes du réel" lorsqu’il s’agit de rencontrer Autrui !
Les métavers : par Marc Halévy
Il semble qu'il y ait deux applications distinctes des métavers :
- Le première (qui sera de loin la plus importante en volume - je parie sur 80%) est ludique et ne sert à rien d'autre qu'à drainer de l'argent avec des âmes zombifiées qui n'ont rien de mieux à faire que de s'inventer une vie virtuelle (nouvelle version amplifiée de "second life") au lieu de vivre leur vie réelle qui doit être d'un vide désespérant.
La nouvelle utopie de ces métavers va en ce sens : plutôt que de vivre votre vraie vie , inventez-vous une vie sur mesure en trois dimensions, plus vraie que la vraie. Jouer à vivre plutôt que vivre ... Ainsi s'effondra Rome, du pain et des jeux !
- La seconde application (20% du volume au mieux) est professionnelle et n'est qu'une amplification 3D des logiciels de communication en ligne (genre ZOOM ou TEAMS) : je ne vois que très peu de cas où ce pourrait être vraiment utile (les solutions actuelles de télétravail, téléréunion, téléconférence, ... sont déjà largement suffisantes pour la plupart des cas). Il faut seulement espérer que l'énergie épargnée par la diminution des déplacements, sera largement supérieure à l'énergie consommée pour ces gadgets numériques.
Après la Caverne de Platon, les Métavers ? (Voir l'ouvrage : CORONAVIRUS. La comédie continue... Partie 2, chapitre : "AUJOURD'HUI : crise, convalescence et guérison")
Cette croisade pour éradiquer le coronavirus (SARS-CoV-2) n'est qu'un alibi. Ce qui nous ramène à l'Hôtel Beltram d'Agatha Christie, où tout y est tromperie bien que tout soit authentique. Les occupants sont des figurants, mais le public ignorant tout de l'authenticité des choses se laisse abuser à la façon des spectateurs de la Caverne de Platon.
La frontière entre réel et virtuel s'annonce de plus en plus incertaine. Dans les décennies prochaines, le port de casques ou lunettes en réalité augmentée adapteront notre perception du monde extérieur "à la réalité que chacun de nous veut lui donner", au risque de préférer des simulacres, des univers de simulation au monde réel.
La crise de Covid-19 a été outrageusement instrumentalisée afin de convaincre les gens de s'emprisonner volontairement chez eux par altruisme. Une servitude volontaire qui permet d'étendre les pouvoirs de surveillance des autorités. La crise sanitaire actuelle ne fait que mettre en lumière les ravages d'un tel fonctionnement.
Le gendarme des données personnelles, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) souligne le manque d'efficacité des différents systèmes et dispositifs de lutte contre la Covid-19, parmi lesquels le pass sanitaire transformé en pass vaccinal.
L'Etat a enfermé la France dans une fiction où tout n'est plus que simulacre et contorsions rhétoriques absurdes .
Les simulacres s'enrichissent tous les jours :
- on fait semblant de croire aux mesures d’isolement général contre un virus de type grippal
- on fait semblant d'écouter la détresse des jeunes générations (doublement des tentatives de suicide chez les jeunes adolescents),
- on fait semblant de ne pas avoir d'addition économique à payer (deux cents milliards d'euros),
- on fait semblant de croire à l'intérêt des autotests en pratique de masse (quelques milliards de plus pour les firmes privées),
- on fait semblant d'attendre l'avis d'une autorité indépendante sur la n-ième dose ou la vaccination des enfants,
- on fait semblant de consulter des comités d'éthique qui font semblant de froncer les sourcils,
- on fait semblant de barrer le virus aux frontières (comme l'on arrêtait naguère le nuage de Tchernobyl),
- on fait semblant de croire aux parades magiques (jauges-mystère, interdiction de se tenir debout dans les bars ou de se restaurer dans les trains…).
- et des dizaines de millions de Français font semblant tous les jours de porter des masques un peu partout
Pourquoi cet emballement et la mise en place de telles mesures totalement irrationnelles et disproportionnées par rapport au danger réel ?
Il n’y a pas de complotisme mais des mécanismes engendrés par la peur.
1. Le vaccin n'empêche pas la transmission du Covid, c'est maintenant prouvé
2. Le vaccin ne vous empêche pas de tomber malade
Son efficacité se dilue à chaque nouveau variant. Et comme tous les virus mutent, tant que le Covid existera, il faudra toujours de nouvelles doses pour que ça "marche"
3. Le vaccin ne vous empêchera pas d'aller à l'hôpital
Les vaccinés représentent désormais 57% des admissions, contre 43% pour les non-vaccinés.
4. Les hôpitaux n'ont jamais été saturés à cause du Covid
Au pic de l'épidémie, un rapport l'a prouvé, seulement 2% des admissions concernaient des cas Covid. Par contre, les soignants se plaignent des suppressions de lits dans les hôpitaux et du manque de place… depuis des années
5. Les mesures sanitaires (distances sociales, confinements…) ont affaibli notre immunité
Alors si le vaccin :
- n'empêche pas de contaminer les autres ;
- n'empêche pas d'attraper le virus soi-même ;
- n'empêche pas d'aller à l'hôpital ;
- présente des risques sérieux d'effets secondaires
- que les moins de 40 ans ne meurent quasiment jamais du Covid
- que le Covid a tué en 2 ans deux fois moins que les maladies cardiovasculaires ;
- que les variants sont de moins en moins dangereux…
... pourquoi obliger toute la population à se faire perfuser sans limite de durée ?
Les gouvernements ont paniqué et une forme de mimétisme s’est mise en place à l’échelle planétaire aux conséquences dramatiques. Aujourd’hui, d’un clic on pourra prononcer la mort sociale de millions de personnes, et l’on ne peut que redouter des dérives plus tyranniques encore. Et avec le développement d'un pass informatisé, les individus sont réduits à des QR-codes entièrement contrôlés par la technostructure sanitaire.
Toujours en retard d'une vague et d'une mesure à prendre, les responsables de cette technostructure sanitaire préfèrent vacciner tous les quatre mois 40 millions de Français qui n'en ont pas besoin, au lieu de mettre en place les 1500 lits de réanimation supplémentaires nécessaires en hiver pour faire face aux pics d'épidémie virale, grippe y compris.
L'usage massif de vaccins peu efficaces sur la contamination, sélectionne des variants davantage contaminants, tout en empêchant l'immunisation naturelle de tous ceux qui ne risquent rien et donc une réelle protection durable des personnes vulnérables.
Tous vaccinés tous protégés ? Quasi toute la planète a été vaccinée et infectée une ou plusieurs fois par ce virus.
Les vaccinations semblaient avoir enrayé les épidémies, cet optimisme a été balayé. Retour au monde Réel et son évolution, au-delà des cloisonnements disciplinaires anciens qui ne font plus sens dans la société du numérique.
Eux, et tous ces héros de la pandémie, les éminents scientifiques, mais aussi tous ceux qui ont résisté à ce simulacre de démocratie, pour défendre nos libertés fondamentales. Ils sont de plus en plus nombreux.
Voir aussi : chiffres Covid
Pr. JeanFrançois Toussaint, cardiologue, professeur de physiologie
:
Cette stratégie vaccinale est une fiction scientifique (expériences non faites, méthodologies non validées, simulations surinterprétées, estimations erronées, décisions non fondées). Alors que des comités de plus en plus restreints décident pour des millions de françaises et de français, nous manquons de débats citoyens et scientifiques pour confronter publiquement les choix fondamentaux retenus et les principales raisons qui les déterminent. Et l'ampleur de ce déficit s'accentue.
Après deux années de pandémie, il n'existe toujours pas de cohérence stratégique, ni à court ni à long terme. Le cap n'est pas tenu, nous voici dans l'incessante errance.
Si ce n'est sous l'effet d'une panique récurrente, comment donner des ordres successifs à ce point contradictoires.
Ce chaos sanitaire n'est pas le résultat de l'agression virale mais bien de la nature des décisions prises pour lutter contre lui.
Pr. Eric Caumes, infectiologue :
On ne peut pas bâtir une politique de santé publique sur le fait d’emmerder une partie infime de la population. Le pass vaccinal est une erreur inconcevable, il est une erreur d'un point de vue épidémiologique. Les "antivax" c'est de la campagne politique qui se prétend de la fermeté politique. Ce n'est pas de la médecine ni de la Santé publique.
Avec ces nouveaux variants, le vaccin n'empêche pas la circulation, on le constate tous les jours sinon on n'aurait pas des centaines de milliers de cas par jour. Ceux qui ont attrapé le Covid n'ont pas besoin de rappels et de énième dose. Une infection naturelle est plus efficace qu'un vaccin pour protéger contre une infection ultérieure, ou la gravité de l'infection ultérieure
Pr. Laurent Toubiana : Docteur en physique, Systèmes Complexes et Epidémiologie
Pour Covid, au plus fort, c'est-à-dire la semaine du 23 au 29 mars 2020, on a eu 140 malades. Lors des pics épidémiques de grippe, on trouve 600 malades en 1 semaine. Décalage entre l'information et la réalité : les mesures prises ont été totalement folles, notamment le confinement généralisé.
Pr. Christian Perronne :
Que des bons experts travaillent pour l'industrie pharmaceutique pour développer de bons médicaments dans de bonnes conditions, c'est tout à fait correct. Par contre quand on est dans des commissions, que l'on va décider pour l'Etat, pour les Français, et recommander telle stratégie de traitement et pas l'autre, et que le laboratoire donne de grosses sommes d'argent pour privilégier telle molécule, ça n'est plus un lien d'intérêt, ça devient un conflit d'intérêt.
La Haute Autorité de Santé est très sérieuse pour ça.
Cette pandémie a révélé tout un tas de scandales et de dérives. De plus en plus de professionnels et de citoyens ouvrent les yeux. On peut être optimiste.
Les autorités accusent en France les non-vaccinés d'être des pestiférés interdits de toute vie sociale alors que ce sont surtout les vaccinés qui tombent malades, qui transmettent et qu'il faut isoler s'ils risquent de contaminer des personnes fragiles dans leur entourage. Ce sont le plus souvent les vaccinés qui ont ramené le virus à la maison et les vaccinés encore qui ont fait les formes les plus sévères. Toutes ces décisions absurdes sont très choquantes.
On s'aperçoit aujourd'hui que dans tous les pays qui ont vacciné massivement, la majorité des patients en réanimation sont des doubles et triples vaccinés. Ces vaccins sont toujours en phase expérimentale, celle qu'on appelle la phase 3 qui sera terminée dans un an ou deux.
Le Pr Perronne est Chef du service des maladies infectieuses de l'Hôpital de Garches. Spécialiste de la gestion des crises sanitaires. Conseiller en matière de Santé Publique au Ministère de la Santé pendant 15 ans. Expert pour les Agences françaises et Européennes du médicament, l'Organisation Mondiale de la Santé, le Haut Conseil de la Santé Publique.
Aujourd'hui, en janvier 2022, nous en sommes à plus de 120 000 morts en France avec la stratégie vaccinale à tout prix, au mépris de la science immunologique la plus élémentaire, outre toutes les morts indirectes par (semi)-confinement.
La vaccination a favorisé l'augmentation de cas de Covid avec des explosions de cas les 15 jours suivant les campagnes de vaccination de masse en Australie, Corée du sud, Singapour, Danemark, France, Israël etc.
La France figure parmi le pays où la contamination est la plus élevée au monde, juste après les Etats Unis d'Amérique !
Aux USA, 4 des 5 états Américains qui ont le plus vacciné sont les États qui ont la plus haute transmission (Données du CDC, Centre de contrôle des maladies Américaines).
Face à l'inconnu, avoir peur est un réflexe tout à fait normal. Parmi les épidémiologistes il y a des gens extrêmement alarmistes, de même que les lanceurs d'alerte etc. Il y a une forme d'hubris dans celui qui alarme la population. Neil Ferguson, épidémiologiste modélisateur, l'homme aux 500 000 morts fait cela à chaque fois. Depuis 20 ans, ses modèles apocalyptiques ont des conséquences dramatiques pour les populations.
Le lanceur d'alerte ne prend pas de risques alors que celui qui recommande de se calmer et de ne pas paniquer peut-être accusé si le phénomène arrive vraiment.
Il y a eu une vague de cas et une vague de tests, mais pas une vague de morts. Confondre les cas et les malades est un artefact.
Ces modèles mathématiques permettent de simuler la réalité, ils calquent la réalité en simplifiant énormément toute la complexité de ce qu'est par exemple une épidémie. C'est sur la base de ces modèles là que l'on a confiné les populations mondiales. Le principe de précaution a été poussé à l'extrême folie !
La médecine n'est pas devenue une affaire digitale, malgré les dérives des modélisateurs mandatés depuis deux décennies, qui se sont trompés sur tout lors de cette crise Covid-19, et bien au-delà. Rappelons brièvement leurs prédictions, dont l'oracle de Londres, patron du service de modélisation de l'Imperial College qui avait dit à notre Président : "si tu (you) ne confines pas, il y aura 500 000 morts en France".
Le jour même, notre gouvernement mit toute la population française en résidence surveillée et fit de la France l'un des pays où la mortalité du Covid19 fut la plus élevée du monde et dont l'économie aujourd'hui s'effondre.
Pire, en janvier 2022, la France est le pays qui a instauré les coercitions les plus dures à sa population (pass vaccinal) alors que les contaminations sont les plus élevées au monde après les USA.
Rappel de nos éminents scientifiques et médecins :
lors d'une épidémie telle Covid, certaines personnes doivent être plus surveillées que d'autres, celles qui risquent de faire des formes graves, qui ont des pathologies. C'est le rôle du médecin de les suivre et de décider. Pour les autres, les non-vaccinés qui ne risquent rien, c'est absurde de les insulter et de se rendre fou pour quelque chose qui ne donne pas de résultats ni de contrôle de l'épidémie comme on le constate avec suffisamment de recul aujourd'hui
Le discours change petit à petit même s'il y en a encore qui racontent que l'on va contrôler cette épidémie avec cette stratégie de la vaccination obligatoire de masse.
Ce vaccin était vendu au départ pour empêcher de développer la maladie, maintenant on nous dit qu'un vacciné fait la malade mais elle est moins grave... au lieu de mettre les compteurs à zéro et de réfléchir. On ne peut plus nier des données scientifiques chiffrées, même avec des oui mais !
La vaccination généralisée sans être ciblée ne représente pas la réalité médicale telle qu'elle est. Par contre... "vaccinez-vous contre les pneumocoques", nous recommande le Pr Raoult !
Le numérique nous fait entrer dans un nouvel âge de l'humanité. Nous sommes augmentés par les environnements intelligents, mais ce ne sont pas les objets qui sont intelligents, c'est nous qui leur avons conféré une forme d'interactivité.
Sources : Fabrice Papy, Marc Halévy, Joël de Rosnay
La révolution numérique ouvre deux chemins :
- 1) Celui des maladies infantiles et ludiques que sont les médias sociaux, le streaming, les métavers, etc. qui ont majoritairement pour vocation de faire beaucoup d'argent en abêtissant les masses populaires ; cette voie est un fléau qu'il faut combattre en la boycottant. Seulement 20% de ces métavers sont prometteurs et potentiellement féconds, à condition de remettre l'individu au centre des préoccupations numériques.
- 2) Celui de l'amplification notoire des capacités humaines tant physiques (robotiques) que mentales (algorithmiques – il ne s'agit aucunement de cette ineptie baptisée "intelligence artificielle", mais bien d'intelligence humaine augmentée ou amplifiée, avec une conséquence majeure :
la transformation radicale et du déplacement spectaculaire des activités proprement humaines vers le non-robotisable et le non-algorithmisable (et ce sont des champs immenses et inépuisables).
Le télétravail va devenir la norme, chacun deviendra son propre fonds de commerce, chacun sera autonome et responsable de soi. Le salariat va quasi disparaître. Adieu contrat de travail, horaires de bureau et tyrannie du salariat : nous entrons dans l'univers du free lance, où chacun se définit comme entrepreneur. ne cherchez pas un emploi, créez-le ! Devenez votre propre patron. Ni patron, ni salariés mais des talents, des compétences et des associés : voilà la devise de l'entreprise fructueuse de demain !
A l’ère digitale, l'homme est-il sur le point de tirer un trait sur ses libertés fondamentales sans même s’en rendre compte ? On l'a vu avec le pass vaccinal, il est choquant et inconcevable de déclarer que même ceux qui cotisent/payent pour la Sécurité Sociale n'auront pas le droit d'être soignés s'ils ne se soumettent pas à la vaccination Covid-19 dont l'efficacité n'est à ce jour pas convaincante.
Aral Balkan, qui travaille sur un projet de recherche visant à redonner le contrôle et la propriété des données aux individus, l'exprime avec beaucoup de justesse : chaque utilisateur aurait un domaine à lui, une page ou un mini-site à son nom, sur lequel il retrouverait la plupart des fonctionnalités disponibles sur les réseaux sociaux (message privé, publication publique, follow....
Seule différence : ces mini-sites ne seraient pas reliés les uns aux autres par une maison mère, comme Facebook qui garde précieusement les données de ses utilisateurs sur ses serveurs et qui les monétise. L'internaute serait le seul à avoir accès à ses données grâce à des codes.
Les jeunes générations plébiscitent le lanceur d'alerte Edward Snowden**, tandis que les générations plus âgées le considèrent comme un traître à la nation. Symbole de la transparence qui vient pour les uns, irresponsable qui remet en cause le fonctionnement des institutions, considérées comme intangibles pour les autres, ces dissentions générationnelles révèlent une culture "underground" qui prend peu à peu le dessus sur le modèle productiviste tayloriste, pyramidal. Les modèles de demain diffèreront de ceux qui dominent encore aujourd'hui.
Le développement "impertinent" n'est que la pointe d'une vague qui touchera un jour tous les secteurs d'activité. Un nouveau monde émerge, qui permet de faire collaborer les meilleurs esprits à un niveau global pour le temps d'un projet, et la capacité à fédérer un petit groupe de fidèles autour de ce projet reste un point déterminant.
**Les documents "dérobés" par Edward Snowden en 2013 ont donné un aperçu inédit et détaillé des capacités d'espionnage d'Internet développées par les deux principales puissances occidentales en la matière, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Leurs services de renseignement aspirent un maximum d'informations issues de l'écosystème numérique.
De plus, ces services secrets n'hésitent pas à s'en prendre à des entreprises de leur propre pays – en piratant par exemple les liaisons entre les centres de données– voire à affaiblir des standards technologiques utilisés par tous, en influençant la conception de certains algorithmes de chiffrement pour les rendre moins robustes. Objectif : collecter toujours plus de données.
Par Gaspard Kœnig
"Mieux vaut un suspect en liberté qu'un innocent sous surveillance". Gaspard Kœnig, président du groupe de réflexion GenerationLibre, dénonce la reconnaissance faciale et l'usage abusif des technologies mises au service de la surveillance de masse. Alors que le gouvernement français invoque l'efficacité pour justifier un programme de reconnaissance faciale, il déplore une optimisation qui se fait au prix de la libre disposition de nos données numériques. Il reconnait l'utilité de cette technologie mais nous met en garde contre ses dérives, comme on a pu le constater depuis le début de la crise sanitaire Covid-19.
La France doit s'éloigner du modèle rationaliste et confucianiste chinois qui sacrifie l'intimité et la vie privée au profit de l'ordre public, et où les données privées sont la propriété de tous.
Si ces nouvelles technologies semblent proposer un modèle de société plus sécuritaire, elles suppriment, avec l'insécurité, les marges d'erreur et les zones d'ombres caractéristiques d'une société libre. Gaspard Kœnig rappelle qu'un monde où le risque zéro n'existe pas est préférable à un monde sous surveillance où tout individu est un suspect potentiel.
Les philosophes techno-utopistes de la Silicon Valley tiennent des conférences de dix minutes et vous expliquent comment numériser l'ensemble des livres jamais écrits, parler aux poissons des profondeurs océaniques ou donner le pouvoir à la société civile.
Leur gourou Ray Kurzweil, ingénieur en chef de ... Google, fondateur du "transhumanisme", un mouvement qui annonce la disparition de l'humanité traditionnelle à l'approche de la Singularité, point de bascule où des superordinateurs prendront le dessus sur notre cerveau, où les androïdes supplanteront les humains.
Comment une gamine de 19 ans, Elizabeth Holmes, a-t-elle pu berner les plus prestigieux investisseurs et devenir l'une des vitrines de la Silicon Valley en une dizaine d'années ?
Theranos, cette jeune pousse valorisée 9 milliards de dollars a réussi à faire croire qu'elle allait révolutionner la médecine et le marché des tests sanguins. Elle prétendait que sa technologie parvenait à détecter des milliers de maladies en prélevant seulement quelques gouttes de sang sur un doigt. Ce n'était que du vent mais même Henry Kissinger, Bill Clinton, Joe Biden et les plus grands des Etats Unis la soutenaient, aucun garde-fou n'a fonctionné !
Reconnue coupable début janvier 2022, Elizabeth Holmes risque la prison à vie.
Comment se protéger des gourous de la Big Tech dont le mantra n'a pas fini de faire des victimes : "Fake it until you make it" (fais semblant jusqu'à ce que ça marche) ? C'est le syndrome de l'imposteur, feindre jusqu'au succès... puis la dégringolade (Madoff, Jean-Marie Messier, Neil Ferguson et tant d'autres).
Comment s'y préparer ? Et plus simplement, comment empêcher le vol de nos données personnelles ? Le progrès technique doit s'accompagner de garde-fous éthiques. Pour cela, le législateur doit redonner aux individus les clés de leurs données privées, pour éviter qu'une puissance tyrannique ne se les approprie à mauvais escient.
L'Europe doit construire une alternative crédible à l'utilitarisme américain des Big Tech, comme au collectivisme chinois. Aujourd'hui nous sommes la chair à canon de la machine. Si Facebook était une personne physique, nous n'accepterions jamais de lui livrer les informations les plus intimes comme nous le faisons actuellement. Même le RGPD, malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, ne nous donne qu'une maîtrise très limitée de nos données.
Le nudge, servitude volontaire moderne, est une technique marketing qui nous fait agir comme des moutons. Le nudge doit être construit par le nudgé lui-même. Nous devons garder le contrôle de nous-même, c'est une question d'autonomie individuelle.
Tout ce qui est robotisable sera robotisé. Tout ce qui est algorithmisable, sera algorithmisé. Le centre de gravité des activités proprement humaines se déplace à toute vitesse vers de nouveaux métiers. Mais rappelons qu'il y a infiniment moins de complexité dans une navette spatiale, une station orbitale ou tout Internet que dans une seule petite cellule vivante.
L'entreprise doit donc comprendre que malgré la fascination qu'exerce la technologie sur beaucoup d'humains, ses patrimoines immatériels (ses virtuosités réelles) sont infiniment plus précieux (mais bien plus volatils) que ses patrimoines matériels.
Chaque entreprise est un être vivant avec une mémoire, une identité, une âme, donc une intelligence. La valeur économique naît bien de l'intelligence et d'elle seule. Il s'agit de cette valeur ajoutée qui est la somme des valeurs des ressources mises en oeuvre, additionnée de la valeur émergente de leurs interactions, donc de leur reliance, donc de leur intelligence.
Les technologies déplacent les problèmes, elles ont des pouvoirs bien plus limités qu'on ne croit. Certaines personnes naïves pensent que plus de technologie permettra de résoudre les problèmes créés par la technologie. Les économistes répondent naïvement "On trouvera autre chose". Mais ils ignorent les lois de la thermodynamique.
"Aujourd'hui, il n'y a pas un dirigeant sérieux sur la planète qui se fie uniquement au PIB. Les gens se rendent compte que faire 10% de croissance avec 75% de son eau polluée et un air irrespirable, ça n'a pas de sens". Le PIB va progressivement perdre de son importance. Le PIB met l'accent sur la quantité, et non sur la qualité. En outre, il n'intègre pas l'impact souvent néfaste des activités de production pour la société.
Exemple : si une marée noire touche le littoral, de l'activité est générée pour la nettoyer, ce qui dope la croissance... et fait grimper le PIB.
La révolution qui est en cours va du bas vers le haut, contre la résistance suicidaire qui vient du haut contre le bas. La révolution noétique en marche se propagera et se propage déjà de proche en proche, par percolation, par contagion, par viralité. Il est sage de se tenir le plus éloigné possible de l’épicentre du cataclysme qui vient. C'est la pratique des réseaux intelligents, sélectifs et électifs, loin de cette ivresse technologique et son lot de troubles psychiques et psychologiques engéndrés (addiction, anxiété, troubles de l'attention, de la mémoire, du sommeil).
Passer par le virtuel pour mieux attaquer le réel remonte à la nuit des temps. Le danger est de rester prisonnier dans le virtuel et de tourner en rond comme un poisson rouge dans son bocal, cet effet bulle tant recherché par les plus célèbres bibliothèques numériques mondiales déjà nommées (Google, Facebook, Microsoft...) qui aujourd'hui espèrent virtualiser complètement les relations sociales en enfermant les sociétés entières dans un univers parallèle en réalité virtuelle.
Les métavers, continuité des réseaux sociaux qui ne sont ni réseaux, ni sociaux, ne sont que des balbutiements de ce que seront bientôt -sont déjà- les vrais réseaux sociaux qui regroupent, sous le mode collaboratif, des intelligences fédérées, électivement et sélectivement, par un projet commun. Ce sont de véritables tribus numériques, dispersées à travers le monde, dont les membres, dûment sélectionnés, n’ont pas nécessairement de contact visuel ou physique.
Il faut considérer les réseaux dits sociaux et autres métavers tels Facebook ou Méta comme une vogue temporaire et surtout pas comme un média stratégique pour l'avenir d'une activité économique quelle qu'elle soit. Il est donc essentiel de bien voir ces effets de mode afin de ne rien construire de durable sur eux ni de parier sur leur survie à long terme.
L'entreprise de demain est une plateforme d'intelligence collective, une interface d'échange de données, l'exploitation d'un potentiel d'expertises distribuées sur un mode gagnant-gagnant.
Dans une entreprise de l'économie réelle et libérale, de l'économie de la production de vraie valeur d'utilité, il faut du capital, il faut du travail et il faut de l'intelligence. Il faut les trois, en harmonie mutuelle. Pour augmenter cette valeur d'utilité des produits et services, il faut injecter des ressources immatérielles : talents, compétences, savoir-faire, créativité, intelligence...
Donc passage d'une économie de masse et de prix à une économie des intelligences et de valeur d'utilité
Pour développer une logique de virtuosité dans votre entreprise, demandez à vos collaborateurs et partenaires : "que sais-tu faire qui est difficile à faire ?
Si tu es le seul à savoir faire quelque chose chose, tu peux mettre les prix que tu veux."
Mais comment réguler ces géants du numérique qui ont la prétention, du moins l'ambition, de créer un méta univers où ils contrôleront la vie de milliards de gens. En réalité, le métavers est déjà en costruction, nous n'avons pas besoin du casque VR (Réalité Virtuelle) de ces Big. La question est de savoir si nous allons pouvoir vivre dans un métavers, un réseau numérique mondial, comme des humains, des personnes avec des droits et une vie privée (la noosphère, ce cerveau-réseau planétaire fluide, adaptable, en permanente reconfiguration), ou bien comme les esclaves de ceux qui possèdent le métavers et qui peuvent observer, prédire et manipuler nos comportements.
On l'a vu en introduction, la diversité des acteurs est telle qu'un contrôle de l'accessibilité des contenus en ligne est illusoire, voire tout simplement impossible. Le principe de fonctionnement en "boîte noire" opaque des sociétés expertes dans le domaine des TIC ne peut garantir que les utilisateurs seront en mesure d'en comprendre le fonctionnement, ni d'avoir un usage raisonné des technologies mobilisées.
Si le droit de regard des pouvoirs publics dans l’implémentation des dispositifs numériques à orientation commerciale est inexistant, il l’est tout autant en ce qui concerne la communication publique, comme l’illustre le "Plan de déploiement du haut et très haut débit" présenté plus haut.
Enfin, les stratégies gouvernementales pour atténuer la fracture numérique se sont avérées, elles aussi, inefficientes. Les évaluations de l'usage réel des dispositifs documentaires en ligne, et de la pertinence de leur fonctionnement technologique interopérables, ne sont jamais conduites.
La certitude inébranlable et la foi en la technologie - copieusement imaginaire - des concepteurs et des maîtres d'œuvre empêche toute évaluation de l'adéquation de l'offre numérique proposée, en rapport à l'attente et les besoins des usagers. On fait passer pour accessoire et secondaire les problématiques d'usage, d'utilisabilité et d'acceptabilité alors qu'elles sont essentielles à tout individu pour son épanouissement, sa citoyenneté active, son intégration sociale et son emploi.
Parvenir à contrôler et réguler les pratiques de développement, de conception, de test des algorithmes des géants d'Internet obligera à remettre en question le modèle économique de ces plateformes, qui font passer le bien être des utilisateurs et de la démocratie au second plan.
Une nouvelle classe de leaders politiques devra émerger, qui saura accompagner le changement et abandonner ses anciennes prérogatives (autorité, force, hiérarchie) dont le but était de tout régenter, tout imposer. Dans cette structure technique d'interconnexion qu'est la noosphère, l'homme symbiotique du IIIème millénaire, connecté biologiquement au cerveau planétaire est un neurone capable de penser à la fois le tout et la partie.
Cela passera par l'obligation de proposer une information qui bénéficie à tous pour améliorer laqualité de leur vie. Et par les usagers qui devront faire l'effort de s'approprier ces outils numériques, ce qui nécessite un apprentissage tout au long de leur vie, afin de pouvoir contribuer et participer à ce nouveau monde en marche, fascinant et dangereux, et non pas le subir. Il reste aux usagers à (re)construire une représentation adéquate de ces espaces dématérialisés.
Relecture et mise en perspective des points essentiels de ce dossier par Marc Halévy, philosophe et physicien de la complexité.
— ) La notion d'interopérabilité (une langue commune) heurte de plein fouet l'égocentrisme mégalomaniaque des "géants" de la Toile qui, chacun, veulent être LA norme (Apple est paroxystique en ce sens).
— ) Les algorithmes de recherche devraient devenir indépendants des opérateurs commerciaux (la réponse est celle qui arrange l'annonceur et pas nécessairement le questionneur) ; mais comment faire ? Ce serait possible en Europe si l'UE s'éveillait enfin...
— ) Belle définition de "bibliothèque" !
— ) Sur la Toile et dans les divers médias numériques, la quantité y est, mais la qualité ? Comment filtrer et éliminer les déchets informationnels ?
— ) Pour une éthique (notamment étatique) de l'information et des médias...
— ) Décentralisation, réticulation et continentalisation sont un seul et même phénomène...
— ) La notion de culture (tant populaire qu'élitaire) : que sera la culture ? A définir ... Rapports entre "culture" et "connaissance" ou "savoir" ...
— ) Le point sur les monnaies : excellent !
— ) Proximité numérique : bon concept !
— ) Penser une "société fluide" au-delà des frontières matérielles ... mais non contre elles.
— ) Ne pas confondre "innovation" authentique et "faire du faux neuf avec du vrai vieux" dans un nouvel emballage. Les vraies innovations sont rares ... La "culture" du gadget et de la « com' com'» sont des entreprises du leurre et de la tromperie...
— ) L'innovation authentique se mesure par un vrai "saut d'utilité.
— ) Sortir du management par la productivité et entrer dans le management par la virtuosité.
— ) La cybercriminalité, dans toutes les dimensions (encore largement inconnues puisque le génie malfaisant est sans limite), sera le fléau le plus dramatique des décennies à venir ... Elle pose bien sûr un grave problème éthique, mais, surtout, elle pose un énorme problème juridique et judiciaire du fait que bien des Etats voyous se font les complices, voire les commanditaires, de cette cybercriminalité...
Même pour les Etats pas si voyous que cela, la tentation est grande de faire des technologies numériques des instruments de surveillance et de contrôle : autant d'outils pour un éventuel virage plus totalitaire ou, au moins, autoritaire ...
— ) Les technologies dites "blockchain" sont techniquement claires, mais économiquement et éthiquement très floues... Méfiance.
— ) Les Métavers : de fausses innovations car ce ne sont que des médias-sociaux à la sauce 3D. Tout cela n'a pas le moindre intérêt, mais va écarter, encore plus, les esprits faibles de la vie et du monde réels. Matrix n'est plus très loin...
— ) Il me paraît clair que le gros moteur de l'évolution numérique sera l'éradication des intermédiaires et des déplacements (le cas typique à faire disparaître d'urgence : aller en voiture faire des courses dans un hypermarché). On commandera directement chez le producteur dûment choisi et on se fera livrer à domicile. La chasse est ouverte à toutes les pertes de temps dans des activités sans réelle valeur (les "corvées", en somme, utiles, mais barbantes).
— ) La frontière entre le virtuel et le réel, si elle reste au niveau subjectif (celui du "sujet"), deviendra de plus en plus floue. Pour éviter ce piège psychotique, une seule solution : pas de prothèses sensitives, pas d'implants psychiques.
— ) La problématique cruciale de l'enseignement, si l'on veut éviter l'actuelle débâcle culturelle et intellectuelle dans beaucoup de pays (dont la France et les USA) doit intégrer, mais en les dépassant, les outils numériques.
Il faut sortir de tous les pédagogismes. On n'apprend rien en s'amusant. On n'apprend rien en "travaux de groupe". On n’apprend rien en audio-visuel. L'approche et la conquête de la connaissance est une ascèse laborieuse et difficile, inaccessible aux esprits faibles et impossible par les chemins de la médiocrité...
— ) Il n'y a pas pire supercherie et fumisterie que le concept de "transhumanisme" et de "point de singularité". Exit Ray Kurzweil !
— ) L'imposture, quelle qu'elle soit, face à l'affaiblissement des esprits et à la puissance d'amplification des médias-sociaux, a de beaux jours devant elle ...
— ) Le virtuel n'est pas une invention récente. Toutes les mythologies, tous les contes, toutes les superstitions, toutes les croyances, toutes les narrations, tous les romans, toutes les idéologies, tous les idéaux ... en relèvent. Dès que l'imagination supplante le Réel, on nage en plein virtuel (non pas au sens de "qui pourrait arriver demain", mais au sens de "qui n'existe pas et nous fait passer à côté du Réel tel qu'il et tel qu'il va, et qui est la seule et merveilleuse réalité).